Londres: Le prix du pétrole monte vendredi, et le Brent est repassé
au-dessus de 70 dollars le baril pour la première fois depuis début août, soutenu par les tensions grandissantes entre l'Otan et Moscou, qui accroissent les perspectives de sanctions supplémentaires sur l'industrie pétrolière russe.
L'avertissement de l'Otan, qui s'est dit prête à se défendre par tous les moyens en cas de nouvelles violations de son espace aérien, "
a exacerbé les tensions" entre Moscou et les pays de l'Organisation, souligne Mark Bowman analyste chez ADM Investors Services.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a critiqué vendredi "
des déclarations irresponsables sur la nécessité d'abattre des avions russes, qui sont, au minimum, imprudentes, irresponsables et entraînent des conséquences dangereuses", dans une interview accordée à la télévision d'État russe.
La Russie étant le deuxième exportateur d'or noir au monde, le marché est particulièrement attentif à cette escalade et anticipe un durcissement des mesures contre le secteur pétrolier russe.
Ces derniers jours, Donald Trump a déjà mis la pression sur les pays acheteurs de brut russe, en demandant à la
Turquie d'arrêter ses achats, en jugeant "
inexcusables" les importations de la Hongrie et de la Slovaquie, membres de l'UE, et en affirmant que la
Chine et l'Inde, les deux principaux clients de brut russe, finançaient la guerre en Ukraine.
Pour Washington, l'équation est claire: priver Moscou de sa manne pétrolière amputerait l'économie russe et conduirait le président Vladimir Poutine à la table des négociations avec l'Ukraine.
Vers 15H10 GMT (17H10 à Paris), le
prix du baril de
BrentBRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait
1,80% à
70,67 dollars, au plus haut depuis le 1er août.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même, gagnait
2,05% à
66,31 dollars.
Par ailleurs, l'intensification des frappes ukrainiennes sur les
raffineries et les infrastructures pétrolières russes se font désormais ressentir sur le marché physique.
"
La Russie a annoncé que les traders ne sont plus autorisés à exporter du diesel. Les raffineries peuvent apparemment continuer à exporter, tandis que l'essence fait l'objet d'une interdiction totale d'exportation", souligne Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management.
Les frappes ont un impact limité sur le marché du brut, mais la différence entre le
prix du baril et celui des produits raffinés est en hausse. Cette différence a grimpé d'environ "
cinq dollars rien qu'en septembre" pour le gazole, affirme l'analyste.
Le risque géopolitique l'emporte donc sur un marché dont l'offre augmente pourtant plus rapidement que la demande, notamment avec la hausse des quotas de production initiée depuis avril par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (
OPEP+).
(c) AFPCommenter Le pétrole Brent poussé par les tensions entre l'Otan et la Russie
Communauté prix du baril
graphcomment-widget>