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Prix d’énergie : manne de Chine

prix du petrole ParisParis: Le baril de pétrole, vous le savez peut-être, a chuté à près de 80 $ au prix du Brent fin novembre, contre plus de 120 $ cet été. La baisse des prix vient de Chine. Le gouvernement a appliqué la méthode des confinements face au virus.
L’activité des usines chute, les déplacements cessent, et donc la demande d’énergies dégringole.
La réouverture aura bien lieu un jour ou l’autre.

Entre-temps, les producteurs et intermédiaires dans les énergies subiront des pertes. Les entrepôts de pétrole, gaz, et charbon feront moins de réserves.

Je l’expliquais la semaine dernière : les raffineries chinoises produisent plus en ce moment pour vider les stocks de pétrole… mais ne rachètent pas des barils.

Les problèmes tirent le pétrole vers le bas, en proportion à l’intensité et à la durée des restrictions…

À présent, le pétrole est proche du contango, selon prixdubaril.com.

Le prix pour une livraison de pétrole immédiate est à peine plus élevé que le prix pour livraison en mai 2023.

Le contango a lieu lorsque le marché manque de moyens de stockage en raison d’un excès d’offre par rapport à la demande.

Les navires de transport du pétrole servent souvent de moyen de stockage, ce qui explique l’envolée des frais qu’ils touchent en ce moment. Le Baltic Dirty Tanker Index, qui suit les frais des affréteurs de pétrole, est en hausse de 20 % depuis fin septembre. Il est proche des records qu’il a atteint l’hiver dernier.

Les actions pétrolières indiquent aussi retiennent leur chute. Elles sont toujours en hausse de 56 % sur un an, selon l’indice du Dow Jones.

Le baril de BrentBRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole., après un dérapage jusqu’aux 80 $, affiche maintenant près de 87 $ au Brent.

Investing rapportait ce matin :
Les marchés sont optimistes en ce début de semaine, sur fond d’espoir en ce qui concerne une proche fin de la politique anti-covid en Chine, qui permettrait une réouverture totale de la seconde économie de la planète.


Interventions dans l’air

Au-delà du virus et des autorités chinoises, les soucis dans l’énergie viennent des effets des mauvaises idées en application depuis des années.

Dans le secteur pétrolier, les dirigeants pointent leur nez sans capacité à voir les retombées de leurs interventions.

En ce moment, ils préparent deux salves d’interventions sous prétexte des problèmes.

D’abord, ils parlent du blocage des prix, en commençant par le gaz.

Vous pouvez voir le souci : si les importateurs ne paient pas le prix du marché, alors les producteurs et affréteurs de gaz vont envoyer leur produit ailleurs.

D’autre part, l'imposition d'un prix plus bas que le marché revient à permettre à des activités de continuer à acheter et à consommer… même en cas de pénurie.

En somme, un plafond du prix dissuade les producteurs et importateurs… et encourage la consommation !


Cependant, les journalistes pour Le Monde déplorent une “timide proposition de la Commission européenne pour plafonner les prix du gaz”.

Selon eux, les élus peuvent inventer un prix plus bas… puis l’appliquer sans craindre d’effets inattendus.
"La majorité des Etats-membres, partisans d’un plafonnement du prix du gaz, militaient pour un plafond compris entre 150 et 180 euros le MWh" , disent-ils.
Certes, tout le monde - sauf les producteurs - veut un prix plus faible. Néanmoins, une baisse des prix aura des conséquences. Elle va aggraver le problème, car elle élimine l’incitation à apporter les énergies en manque, ou à faire des économies.

D’autres proposent non pas un plafonnement des prix, mais des distributions d’argent - des paiements pour réduire la consommation ou des subventions aux ménages -, et l’accroissement de la production par le biais de renouvelables.

Un trio d’économistes soutient la création d’un “fonds” pour ces interventions.

Ils écrivent :
Un fonds de crise européen doit permettre d’atteindre trois objectifs.

Premièrement, il doit promouvoir les économies d'énergie. Cette crise est avant tout due à un manque d’offre, et il est donc impératif de réduire la demande. Un système de compensation devrait être appliqué pour inciter les utilisateurs à réduire leur consommation.

Deuxièmement, il doit fournir un soutien à toute l'industrie européenne, afin d’assurer que tous soient traités de façon égale.

Troisièmement, le fonds doit servir à accélérer la technologie propre, afin de découpler l’Europe des énergies fossiles russes. Accroître la génération d'électricité par les renouvelables, les pompes à chaleur [prétendues plus économes pour contrôler la température des bâtiments], et autres mesures d’efficacité de l’énergie vont permettre de réduire la demande pour le gaz russe, tout en stabilisant la production, ce qui réduira les coûts d’énergies et décarbonisera la production d'électricité et de chauffage.

Cela revient en gros au programme en cours.

La Commission de l’UE écrit sur Twitter :
À la fin de cette année, nous aurons vu la plus grande croissance des renouvelables dans l’histoire de l'UE. Et nous pouvons aller encore plus vite. Pour cette raison, nous avons proposé une nouvelle régulation urgence qui permettra de débloquer des quantités innombrables de projets dans les 12 prochains mois
EolienneLa Commission partage l’image d’éoliennes en installation dans une campagne paisible.

L’image n’est pas censée susciter du dégoût face à la destruction des paysages en question.

L’idée est sûrement de montrer que les dirigeants passent à l’acte.

Tandis que les autorités misent sur l’éolien, le solaire, ou la production hydrogène (qui bénéficie de plus de 5 milliards d’euros grâce au programme de l’UE), la production de pétrole et de gaz pourrait prendre des années à revenir à la normale.

De plus, l’abandon du secteur de l’énergie russe par les multinationales, cette année, réduit de 15 milliards $ les investissements dans la production de pétrole et de gaz russe cette année, estime Rystad Energie.

Au fil du temps, la perte d’investissements dans la production – en Russie ou ailleurs – va peser de plus en plus lourd.

Or, la manne de la mise à l’arrêt de l’économie chinoise va disparaître un jour ou l’autre.

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(c) Henry Bonner avec Prixdubaril.com

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