
Londres: Le géant pétrolier britannique BP a vu son bénéfice annuel divisé par plus de deux à 4,03 milliards de dollars (3,90 milliards de francs) en 2019 comparé à l'année précédente, en raison d'une forte baisse de ses recettes.
Alors que les groupes pétroliers sont sous pression du public et de plus en plus des investisseurs pour réduire leur impact carbone face à l'urgence climatique, BP révèle une production d'éthanol de 796 millions de litres sur l'année, en légère hausse (765 millions en 2018).
En revanche la capacité de génération d'électricité éolienne est en baisse à 926 MW fin 2019 (1.001 MW fin 2018), et la production a également reculé en raison de cessions.
"L'inquiétude pour les majors pétrolières c'est de voir la chute de la demande en Asie à cause de l'épidémie de coronavirus, qui pèse sur les prix du Brent, se poursuivre pendant toute l'année", remarque Neil Wilson, analyste de Markets.
Les prix pétroliers ont chuté de plus de 20% comparé à leur sommets de septembre, à cause des craintes pour la croissance chinoise, deuxième consommateur mondial d'or noir.
D'autant que "les fondamentaux du marché restent orientés à la baisse avec une demande mondiale qui chute alors que la production augmente aux Etats-Unis, en Norvège et au Brésil, ce qui laisse (le cartel pétrolier de) l'Opep sans cartouches pour soutenir les prix", poursuit-il.
"Mais après des résultats moins bons qu'attendu chez Shell, Chevron et ExxonMobil, il semble que BP s'en soit sorti un peu mieux dans un marché difficile", conclut M. Wilson.
Malgré le "cadeau de départ" du dividende relevé, qui jouait largement dans la hausse du titre mardi, Jasper Lawler, de LCG, remarque qu'aucune "mesure stratégique n'a été annoncée pour faire face aux bénéfices déprimés", et que ce sera désormais l'un des défis de Bernard Looney.