Washington : L'un des principaux dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), William Dudley, a appelé lundi à ne pas "réagir de manière excessive" à la hausse des cours du pétrole, estimant qu'il y avait de la marge avant qu'elle ne produise de l'inflation aux États-Unis."Il serait déraisonnable que la Réserve fédérale réagisse de manière excessive aux pressions récentes sur les prix des matières premières", a affirmé M. Dudley lors d'un discours à New York.
Dans ce discours, le vice-président de la Fed de New York a expliqué que le renforcement actuel de la croissance économique n'était pas une raison pour retirer le soutien des autorités monétaires à l'activité.
"Il nous faudra voir une croissance durable de l'emploi pour être certains que ce cercle vertueux est fermement établi", a-t-il estimé.
M. Dudley a dit être attentif aux bouleversements politiques dans plusieurs pays producteurs de pétrole ayant fait monter les cours récemment.
"Nous ne pouvons pas exclure la possibilité de nouveaux chocs venus de l'étranger, que ce soit sous forme de tensions sur les marchés de la dette publique ou d'événements géopolitiques. Une hausse des prix du pétrole a l'effet d'une taxe sur les revenus disponibles, et la situation au Moyen-Orient reste incertaine et en évolution", a-t-il relevé.
Il a néanmoins estimé que l'inflation restait "au-dessous des niveaux conformes" à la mission de la Fed.
Pour lui, les prix du pétrole ne devraient pas provoquer d'inflation aux États-Unis. "La sous-utilisation des ressources de notre économie est encore très marquée", a-t-il souligné, et "les matières premières représentent une part relativement faible du panier des consommateurs".
rp
(AWP/28 février 2011 16h30)