Ryad: L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, traverse une période cruciale où les fluctuations des prix du brut et les réductions volontaires de la production influencent fortement son équilibre budgétaire.
Malgré une baisse des prix du pétrole sur les marchés internationaux, le royaume poursuit sa politique d'augmentation des dépenses, notamment dans le cadre de ses objectifs de diversification économique à travers le plan Vision 2030.
Cette stratégie, bien que nécessaire, creuse le déficit budgétaire, prévu à 118 milliards de riyals (32 milliards de dollars) en 2024, soit 2,9 % du PIB.
Le défi principal pour l'
Arabie saoudite reste
la dépendance aux recettes pétrolières, qui représentent une part considérable de son budget. Selon le Fonds monétaire international (FMI),
le royaume aurait besoin d'un baril à près de 100 dollars pour équilibrer ses comptes, un objectif difficile à atteindre dans le contexte actuel de production réduite et de prix plus bas que prévu.
Pourtant,
le gouvernement saoudien mise sur une reprise progressive du marché pétrolier, avec une prévision de croissance du PIB de 0,8 % en 2024, accélérant à 4,6 % d'ici 2025, notamment
grâce à une augmentation attendue de la production de pétrole.
Malgré ces défis,
les prévisions financières pour 2024 reflètent l'importance du secteur pétrolier pour l'économie nationale. Les recettes devraient atteindre 1,24 trillion de riyals, alors que les dépenses publiques devraient s'élever à 1,36 trillion de riyals, accentuant encore le déficit budgétaire. Pour 2025, les recettes sont estimées à 1,18 trillion de riyals, tandis que les dépenses continueront d'augmenter à 1,29 trillion de riyals.
L'économiste en chef de la Riyad Bank, Naif al-Ghaith, a souligné : "
Nous avons plus de revenus que prévu... c'est au niveau des dépenses que l'augmentation s'est produite", indiquant que malgré les revenus pétroliers en baisse, le royaume a fait le choix d'investir davantage, notamment dans des projets de long terme visant à préparer
l'après-pétrole.
En parallèle, les activités non pétrolières, qui ont soutenu la croissance au cours des dernières années, devraient ralentir en 2024, avec une croissance prévue de 3,7 % contre une moyenne de près de 6 % au cours des trois années précédentes. Ce ralentissement met en lumière
la dépendance encore marquée de l'Arabie saoudite à l'égard de son secteur pétrolier, malgré ses efforts de diversification.
L'avenir économique de l'Arabie saoudite reste donc étroitement lié à l'évolution des prix du pétrole, dont la stabilisation sera essentielle pour assurer un équilibre budgétaire tout en poursuivant les ambitions du plan Vision 2030 (son plan stratégique visant à diversifier son économie pour réduire sa dépendance au pétrole, en investissant massivement dans des secteurs non pétroliers et des sources de revenus plus durables).
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