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Tensions géopolitiques : le pétrole profite d’une accalmie pour se refaire une santé

Tensions géopolitiques : le pétrole profite d’une accalmieDepuis le 14 août où il a enregistré son niveau le plus bas sur les deux derniers mois, il a été constaté une légère reprise du cours de l’or noir sur les différents marchés. En cause, l’apaisement des tensions entre Washington et Pékin, ainsi que la baisse des craintes au sujet des devises émergentes.

Reprise sur le marché

Profitant d’une bonne dynamique haussière au début de la semaine du 27 août, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a clôturé la séance du mardi 28 août à 72,27$ (soit une hausse de 6 cents par rapport au résultat du lundi 27 août) sur l’Intercontinental Exchange de Londres. Idem sur le New York Mercantile Exchange. Pour son premier jour de cotation, le baril de light sweet crude (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat de septembre a clôturé à 66,79$ pour une hausse de 52 cents.

Alors même que le retrait américain de l’accord nucléaire iranien présageait de sérieux remous sur les différents marchés, l’heure est plutôt à la sérénité. Selon Gene McGillian de Tradition Energy, on assiste à une accalmie sur la plupart des marchés des devises émergentes. Le marché des devises a en effet connu des secousses qui ont élevé le niveau d’alerte chez les institutionnels.

Les prévisions les plus pessimistes annonçaient même de fortes variations au niveau des principales paires de devises et de leur cotation forex - le Forex étant le marché international de vente de devises. Par conséquent, des retombées sur le marché des matières premières, celui du pétrole notamment, pourraient se manifester.

La même chute de tension est également observée sur le front commercial USA-Chine. Fin août en effet, les deux partenaires ont repris les discussions au grand soulagement des investisseurs. Les craintes concernant une chute de la demande mondiale, et par conséquent d’une nouvelle plongée des cours, se sont un tant soit peu apaisées.

Embargo à l’horizon

Toutefois, le niveau d’alerte reste important. A en croire les analystes de Commerzbank, certains pays émergents, principaux influenceurs de la demande mondiale, ont dû faire face à quelques turbulences monétaires sur les dernières semaines. Une situation qui risque d’impacter négativement le pouvoir d’achat de ces derniers. Après la croissance des cours du baril de Brent et de WTI sur les derniers mois, une certaine stabilisation a été enregistrée récemment.

Mais les experts annoncent déjà de nouvelles secousses sur les marchés. Il s’agit notamment de la très probable baisse de l’offre iranienne suite aux sanctions de Washington à l’encontre de Téhéran. Bien que l’embargo américain sur les exportations de pétrole en provenance de l’Iran n’entre en vigueur que le 4 novembre, les effets s’en font déjà ressentir. Total, le géant français du pétrole, a déjà officiellement annoncé l’arrêt de ses activités en Iran. Pour l’heure, aucune exemption n’a été accordée par Washington aux importateurs du numéro 3 de l’OPEP.

Washington pour sauver la mise ?

Tensions géopolitiques - Source: Pixabay

Cependant, l’administration Trump s’apprête déjà à l’exécution de l’embargo sur le pétrole iranien. Les Etats-Unis vont vendre une portion de leur réserve stratégique en octobre et novembre afin de compenser le déficit de l’offre iranienne. En effet, selon une annonce du Département de l’Energie (DoE), le pays mettra en vente le 1er octobre ainsi que le 30 novembre 11 millions de barils provenant de sa réserve stratégique. Il s’agissait à l’origine d’une mesure prévue au budget 2015 et visait à alléger l’énorme réserve de 660 millions de barils. Mais selon Sukrit Vijayakar de Trifecta Consultants, les USA auraient opté pour ce calendrier afin de prévenir les effets de l’embargo.

La mesure pourrait en revanche ne pas être aussi efficace qu’elle le devrait. En effet, selon certaines informations, l’administration Trump aurait déjà prévu cette vente en prévision de la hausse des prix du carburant avant les élections de mi-mandat prévues pour début novembre. Par ailleurs, les 11 millions de barils annoncés ne représentent que 4 jours de l’offre iranienne.

Les délais poseraient également quelques problèmes d’ordre logistique et commercial. La livraison américaine a en effet été annoncée avec le délai le plus court légalement autorisé. Ainsi, selon Olivier Jakob de Petromatrix, il y a de fortes chances qu’elle interfère avec des commandes pour lesquelles les tankers sont déjà en mer.



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