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Les cours du pétrole encore à la merci de nouvelles chutes

prix du petrole LondresLondres: Les cours du pétrole brut ont amorcé un léger rebond mardi après avoir dégringolé la veille à leur plus bas niveau en plus de 11 ans à Londres, mais vont encore rester durablement sous pression avant de regagner une partie du terrain perdu depuis un an et demi, estiment les analystes.
"Les cours du brut ont connu un rebond technique depuis le début des échanges asiatiques" mardi, "mais en l'absence de nouvelles données sur l'offre et la demande, la tendance générale baissière sur les cours ne devrait pas être remise en question", a commenté Augustin Eden, analyste chez Accendo Markets.

En effet, "il n'y a toujours aucun signe sur le fait que la récente dégringolade des cours de pétrole pourrait être en train de s'atténuer", a estimé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les cours du pétrole sont déprimés depuis juin 2014, quand ils se sont lancé dans une inexorable spirale baissière, plombés par une offre de brut surabondante et une demande terne sur le plan mondial.

Lundi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, est même tombé à 36,04 dollars, son niveau le plus faible depuis juillet 2004, et celui du light sweet crude (WTI) new-yorkais à 33,98 dollars, au plus bas depuis février 2009, ce qui représente une chute d'environ 68% depuis 2014.

Et rien que depuis le 4 décembre, date à laquelle l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a laissé sa production inchangée, le brut a perdu 19% de sa valeur. La production réelle des pays de l'Opep se situe actuellement aux alentours de 32 millions de barils par jour (mbj), soit nettement plus que l'objectif de 30 mbj auquel l'organisation adhérait précédemment.

En effet, depuis cette décision du cartel, "les attentes (des investisseurs concernant les cours du brut) sont résolument baissières", a observé Michael Wittner, analyste chez Société Générale.

Pour certains investisseurs et observateurs, cette décision de l'Opep est motivée par une volonté du cartel de regagner des parts de marché, et de pousser ses concurrents, notamment les producteurs de pétrole de schiste américains, hors du marché.


- Un plancher à 20 dollars le baril

À cela s'ajoutent la hausse de la production en Irak, l'arrivée prochaine de l'offre iranienne sur le marché dès la levée effective des sanctions internationales contre le pays, ainsi que le fait que les États-Unis ont levé la semaine dernière l'interdiction en vigueur depuis 40 ans d'exporter leur pétrole, une conséquence logique de l'augmentation spectaculaire d'une production nationale en mal de débouchés.

Pour Goldman Sachs, le marché mondial reste ainsi dans une situation de surplus d'offre considérable, à 1,5 mbj au quatrième trimestre 2015.

"Cela est supérieur à ce que nous estimions auparavant et cela devrait se poursuivre au premier semestre 2016 étant donné que la production continue de surprendre à la hausse et que la demande (énergétique) hivernale connait une hausse séquentielle plus faible qu'à l'accoutumée du fait d'une météorologie plus clémente" que d'habitude, expliquent les analystes de la banque.

Les experts de Goldman Sachs préviennent que les cours pourraient dégringoler jusqu'à un plancher de 20 dollars le baril de WTI, un niveau qu'ils estiment suffisamment proche du coût de production pour entraîner une diminution de l'offre.

Une production moins importante pourrait permettre ensuite au cours du brut de rebondir, à une échéance de six mois, à 50 dollars à Londres et 45 dollars à New York, puis dans 12 mois à respectivement 54 dollars et 50 dollars, toujours selon la banque.

(c) AFP

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