Le brut recule fortement, miné par les inquiétudes sur la zone euro
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 111,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 1,32 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,22 dollar, à 86,02 dollars.
Après avoir déjà fortement baissé vendredi, les cours du baril accentuait leur repli dans un marché dominé par la prudent.
"Les prix pâtissent de la résurgence des préoccupations sur l'évolution de la crise de la dette en zone euro, mais aussi de la montée du dollar, qui réduit l'attractivité des marchés de matières premières", expliquait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Les marchés financiers restaient ébranlés par les craintes d'un retour en récession des économies développées, et en particulier de la zone euro, où une solution durable pour éviter un défaut de paiement de la Grèce n'a toujours pas été trouvée et où les place boursières chutaient de nouveau lundi.
L'annonce dimanche par Athènes de nouvelles mesures visant à économiser quelque 2 milliards d'euros n'est pas parvenue à rasséréner les investisseurs, d'autant que, dans une tribune de presse lundi, le ministre allemand de l'Economie Philipp Rösler a indiqué ne pas exclure une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver l'euro.
Dans ce contexte, la monnaie européenne continuait d'évoluer en nette baisse face au dollar, et cette appréciation du billet vert rendait encore moins attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Après avoir lâché jusqu'à 2 dollars au cours des échanges asiatiques, les cours du barils ont cependant limité légèrement leurs pertes en début d'échanges européens.
"La relative résistance des prix du pétrole (face à la tempête balayant l'ensemble des marchés financiers, ndlr) est assez surprenante, étant donné les perspectives économiques toujours plus moroses, aux Etats-Unis comme en Europe, mais cela peut en partie s'expliquer par la robustesse de la Chine", soulignaient les experts de Commerzbank.
Les importations de pétrole du géant asiatique, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, ont en effet bondi de manière inattendue en août, progressant de 8,2% sur un mois - ce qui correspond pour les 8 premiers mois de l'année à une hausse de 6,4% sur un an.
Par ailleurs, la marché pétrolier reste soutenu par des tensions sur l'offre, attisées par les récentes interruptions de production dans le golfe du Mexique en raison d'ouragans et des incertitudes sur la production en mer du Nord, affectée par des difficultés techniques lors de la période de maintenance estivale, ajoutait David Hufton, analyste du courtier PVM.
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(AWP / 12.09.2011 12h31)