Le brut chute fortement, plombé par le renchérissement du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 111,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 2,69 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 3,03 dollars, à 86,02 dollars.
Le Brent effaçait ses gains de la semaine, après avoir atteint la veille son plus haut niveau depuis un mois, à 116,60 dollars.
"Les cours du baril ont été pénalisés par une nette appréciation du dollar face à l'euro, qui a poussé les investisseurs à empocher quelques bénéfices après la récente hausse des cours, face à un environnement économique très fragile", résumait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Victime des inquiétudes sur la solidité de la zone euro, la monnaie unique européenne est ainsi tombée sous la barre de 1,37 dollar, au plus bas depuis fin février. Le renchérissement du billet vert rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"On a de nouveau connu une journée de grande volatilité, avec des conditions d'échanges extrêmement nerveuses", et la dégringolade des Bourses mondiales à l'orée d'une réunion "cruciale" des ministres des finances du G7 en France n'a pas arrangé les choses, poursuivait Mme Sokou.
Alors que les opérateurs redoutent un retour en récession des Etats-Unis, "la conjoncture économique américaine paraît toujours très fragile et l'allocation jeudi de Barack Obama n'est pas parvenue à rassurer les marchés", soulignait-elle également.
M. Obama a présenté jeudi soir devant le Congrès un plan emploi de 447 milliards de dollars destiné à donner un "électrochoc" à l'économie vacillante des Etats-Unis -- premier pays consommateur de brut dans le monde --, mais les mesures proposés devraient être âprement discutées par le Congrès.
"Les experts s'interrogent sur la capacité de ces mesures à aboutir à un véritable rebond des embauches dans le pays", commentait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Les chiffres de l'inflation en Chine, qui a légèrement ralenti au mois d'août après plusieurs mois de nette progression, n'ont pas permis d'arranger les choses.
"A +6,2%, l'inflation est inférieure à son pic de juillet, mais c'est encore trop tôt pour parler d'un renversement de tendance", notait M. Jakob.
Ce niveau encore très élevé pourrait encourager les autorités chinoises à prendre de nouvelles mesures de resserrement de leur politique monétaire, au risque de peser sur la demande énergétique du géant asiatique.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller vendredi la tempête tropicale Nate, qui évoluait la veille dans le golfe du Mexique, au dessus de la péninsule du Yucatan, et qui pourrait se transformer dans les jours à venir en ouragan, selon les services météorologiques américains.
"Elle pourrait entraîner des fermetures de ports mexicains, et des perturbations des exportations de brut du pays", avertissait Olivier Jakob.
Le Mexique est le deuxième fournisseur de pétrole des Etats-Unis.
rp
(AWP / 09.09.2011 18h31)