Léger repli du pétrole à New York avant le discours d'Obama
New York - Les prix du pétrole ont fini en léger repli jeudi à New York, hésitant entre des nouvelles économiques moroses et une chute des stocks de brut aux Etats-Unis, sur un marché prudent avant une intervention du président américain Barack Obama sur l'emploi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 89,05 dollars, en baisse de 29 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 1,25 dollar à 114,55 dollars.
Les cours, qui avaient bondi de plus trois dollars mercredi sur le marché new-yorkais, ont connu jeudi "une journée très agitée", a constaté Matt Smith, de Summit Energy.
"M. Obama doit s'exprimer en fin de journée et le marché attend des mesures de relance. Tant qu'on n'aura pas la confirmation de cela, le marché reste à l'équilibre, c'est pour cela que les cours du brut ne baissent pas vraiment, et ne montent pas à plus de 90 dollars" le baril sur le marché new-yorkais, a-t-il expliqué.
Barack Obama devait s'exprimer à partir de 23H00 GMT/01h00 HEC devant le Congrès, où il doit présenter un plan pour soutenir le marché de l'emploi et relancer la croissance. Les médias américains ont évoqué des mesures représentant au total 300 à 400 milliards de dollars.
"Le marché s'est montré assez optimiste ces derniers jours et a beaucoup progressé. Mais pour se maintenir à plus de 90 dollars le baril, il faut plus que de l'optimisme", a expliqué Tom Bentz, de BNP Paribas.
Les cours s'étaient temporairement orientés à la hausse après l'annonce par le département américain de l'Energie d'une chute de 4 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis, bien plus marquée qu'attendu.
Mais cette diminution s'explique "par la fermeture de terminaux pétroliers dans le golfe du Mexique (...) en raison des alertes à la tempête tropicale vendredi dernier, qui ont provoqué une chute des importations de brut", tombées à leur plus bas niveau depuis avril, a tempéré Nic Brown, de Natixis.
Les réserves de produits raffinés ont par ailleurs enregistré des augmentations inattendue, sur fond de demande plus faible que prévu, ce que l'analyste a lié à la mauvaise santé du marché de l'emploi américain.
Le marché pétrolier s'est d'ailleurs trouvé sous la pression d'une actualité économique peu encourageante, avec une hausse plus forte que prévu des inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis et une révision à la baisse des prévisions de croissance de la Banque centrale européenne pour la zone euro.
Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a de son côté réaffirmé que l'institution était prête à en faire plus pour soutenir la croissance. Mais ce discours a été accueilli par un recul des cours du brut, comme des indices boursiers new-yorkais, car il était très semblable à celui prononcé fin août à Jackson Hole (ouest des Etats-Unis).
"Le marché s'attendait à le voir donner plus de détails sur la position de la Fed, attendait des propos plus concrets", a estimé Matt Smith.
Les opérateurs surveillaient en outre la tempête Nate, qui évoluait jeudi dans le golfe du Mexique, au dessus de la péninsule du Yucatan, et qui pourrait se transformer vendredi ou samedi en ouragan, selon les services météorologiques américains.
Mais cette perturbation, dans l'extrême sud du golfe, n'empêchait pas la remise en route des plateformes fermées le week-end dernier lors du passage de la tempête Lee, plus au nord.
Selon les chiffres publiés par le gouvernement américain, moins de 15% de la production de brut de la zone restait suspendue jeudi, contre plus de 35% la veille.
rp
(AWP / 09.09.2011 06h21)