Le brut recule, prudence avant les stocks US et le discours d'Obama
Vers 10H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 115,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 42 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 21 cents, à 89,13 dollars.
Les cours du baril cédaient un peu de terrain, après s'être envolés mercredi de 3,32 dollars à New York et de 2,91 dollars à Londres, dopés par la bonne tenue des places boursières et les perturbations de la production de brut dans le Golfe du Mexique après le passage de la tempête tropicale Lee.
"Cette récente hausse s'explique avant tout par des facteurs extérieurs (au marché du pétrole) ou alors très temporaires, et le niveau actuel des prix ne reflète que très peu le véritable état" de l'offre et de la demande de brut dans le monde, relevaient les analystes de Commerzbank.
L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a ainsi révisé en baisse sensible mercredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012. Elle ne prévoit plus qu'une croissance de 1,4 million de barils par jour, contre une prévision de +1,6 million publiée le mois dernier.
"La croissance de la demande énergétique mondiale vient des pays émergents, eux-mêmes très dépendants des importations vers l'Europe et les Etats-Unis (...) et il faudra sans doute peu de temps avant que les inquiétudes sur l'économie des deux côtés de l'Atlantique ne se concrétisent" et tirent les prix du brut à la baisse, commentait David Hufton, du courtier PVM.
Selon lui, la prudence devrait donc continuer de dominer les marchés sur les prochains jours.
Alors que les opérateurs redoutent un retour en récession des économies européennes et américaines, ils seront très attentifs jeudi à un discours du président Barack Obama, qui devrait proposer d'injecter 300 milliards de dollars dans l'économie américaine pour lutter contre un chômage obstinément élevé.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves pétrolières aux Etats-Unis pourraient par ailleurs être de nature à soutenir le marché, après la hausse massive et inattendue de ces stocks la semaine dernière.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablent sur une chute de 1,6 million de barils des réserves de brut sur la semaine achevée le 2 septembre, en raison des interruptions de la production d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique, une région qui représente plus de 25% de la production totale américaine de brut.
Le DoE devrait également faire état d'une baisse de 1,7 million de barils des stocks d'essence et d'un recul de 300.000 barils des réserves de distillats (dont le gazole et le fioul de chauffage).
Les opérateurs continuaient de surveiller jeudi une nouvelle dépression se développant au sud du Golfe du Mexique au large de la péninsule du Yucatan, et l'ouragan Katia dans l'Atlantique, qui se rapprochait de la côte est américaine, région concentrant une partie significative des capacités de raffinerie du pays.
tt
(AWP / 08.09.2011 12h55)