Le brut finit en forte hausse à New York, dopé par la météo et la Fed
New York - Les prix du pétrole ont terminé en forte hausse mercredi à New York, soutenus par l'interruption prolongée de la production dans le golfe du Mexique, la vigueur soudaine des bourses et un rapport de la Fed positif pour la croissance américaine.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a grimpé de 3,32 dollars par rapport à la veille, pour s'adjuger à 89,34 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même période s'échangeait à 115,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, en hausse de 2,91 dollars.
Les cours de brut avaient bondi dès l'ouverture, en réaction à la situation dans le golfe du Mexique où les plateformes américaines fournissent le quart de l'or noir consommé dans le pays.
Bien que la tempête tropicale Lee, qui a atteint dimanche la Louisiane (sud), n'ait infligé aucun dégât majeur, quelque 37% de l'extraction pétrolière et 18% de l'extraction gazière de la zone étaient toujours suspendues mercredi, selon un rapport du Bureau de gestion et de réglementation des ressources énergétiques des océans (BOEMRE).
C'est deux fois moins que la veille, mais cette interruption prolongée n'avait pas été prévue par le marché, ont souligné les analystes.
En outre, la production pourrait être perturbée au Mexique, deuxième exportateur de brut aux Etats-Unis. Un système en cours de formation au large de la péninsule du Yucatan (est) a 70% de probabilité d'évoluer en cyclone tropical sous 48 heures, selon le Centre national des ouragans.
La nette hausse des cours s'explique "en partie comme une réaction à la formation de tempêtes alors que l'on continue de voir des productions stoppées", a indiqué à l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.
L'analyste a pointé "une corrélation avec les bourses" mondiales, qui ont terminés en forte hausse, Londres et Paris bondissant de plus de 3% et Francfort de plus de 4% alors que Wall Street évoluait à près de +2,5% peu avant la clôture.
Autre nouvelle ayant apporté du baume au coeur des opérateurs: le Livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Selon ce rapport de conjoncture publié mercredi en préparation à la prochaine réunion de l'institution, l'activité économique des Etats-Unis a continué de progresser à un rythme modéré, en dépit "d'une activité hésitante ou en train de faiblir" dans certaines régions.
"Même si cela ne montre qu'une croissance modeste de l'économie, c'est positif: ça vient arrêter le cycle de mauvaises nouvelles que nous avions eu avec les derniers indicateurs" sur l'économie américaine, a souligné M. Kilduff.
Un nouvel indicateur pourrait soutenir l'envolée des prix du brut: les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers aux Etats-Unis, qui seront publiés jeudi par le département américain de l'Energie (en décalage d'un jour cette semaine en raison du lundi férié dans le pays).
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablent sur une chute de 1,1 million de barils des réserves de brut sur la semaine achevée le 2 septembre, une perspective de nature à soutenir le marché du pétrole qui avait pâti la semaine dernière d'une hausse massive et inattendue de ces stocks.
Au contraire, les économistes de Natixis disent s'attendre à une hausse des réserves américaines de 1 à 2 millions de barils.
De son côté, l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a révisé en légère baisse mercredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2012, en raison notamment d'estimations moins optimistes pour la consommation américaine. Si elle maintient sa projection de 1,4 million de barils consommés mondialement chaque jour en 2011, elle ne prévoit plus qu'une croissance similaire l'année prochaine, contre +1,6 million prévu le mois dernier.
rp
(AWP / 08.09.2011 06h21)