Le brut évolue en ordre dispersé dans un marché inquiet sur la reprise
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 111,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,30 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,82 dollar, à 84,63 dollars.
Lundi, les cours du brut avaient nettement reculé à Londres et New York, pénalisés par un renchérissement du dollar et une dégringolade des Bourses européennes, sur fond d'inquiétudes face à la crise des dettes en zone euro et un possible retour en récession des Etats-Unis, dans des échanges modérés du fait de l'absence des opérateurs américains en raison d'un jour férié.
Après une série d'indicateurs décevants des deux côtés de l'Atlantique, les investisseurs restent prudents, peinant à adopter une direction ferme, notaient des analystes.
"Etant donné le contexte sur les marchés financiers, le prix du Brent résiste étonnamment bien", observaient les analystes de Commerzbank, soutenu principalement par des spéculations sur le fait que le ralentissement de la reprise américaine pourrait pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à mettre en place de nouvelles mesures de soutien.
De telles mesures se traduiraient par des injections de liquidités dans l'économie américaine, donnant ainsi, quelque peu paradoxalement comme le soulignait Tamas Varga du cabinet PVM, un coup de pouce à la demande pétrolière.
Ces injections auraient aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert, rendant plus attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.
La fébrilité restait tout de même de mise mardi, dans un marché toujours préoccupé par les risques de voir les principales économies développées retomber en récession.
La situation de la Grèce en particulier, qui a désormais dix jours pour faire avancer ses réformes structurelles - condition sine qua non d'une nouvelle aide internationale -, alimente les inquiétudes des opérateurs sur la solidité du système financier européen.
Ainsi, "il semble que même la saison des ouragans qui bat son plein actuellement aux Etats-Unis ne parvient pas à calmer les inquiétudes sur les niveaux de demande mondiale, alors que les perspectives économiques restent très incertaines, ce qui pousse les investisseurs à fuir les actifs à risque", comme l'or noir, expliquait Myrto Sokou, analyste de la maison de courtage Sucden.
Les opérateurs restaient tout de même attentifs à l'évolution d'une dépression formée au-dessus du golfe du Mexique, malgré de maigres risques de la voir se transformer en cyclone tropical dans les deux jours à venir.
Le golfe du Mexique produit le quart du brut consommé aux Etats-Unis, premier marché mondial.
rp
(AWP / 06.09.2011 18h31)