Net recul, vives inquiétudes sur l'économie américaine
Vers 11H00 GMT (13H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 111,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,05 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,57 dollar, à 84,88 dollars.
Les prix du baril évoluaient dans un marché nerveux mais sans grand volume, la place new-yorkaise restant fermée ce lundi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
Les investisseurs restent "sous le coup des chiffres très décevants sur l'emploi américain, publiés vendredi", commentait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB.
L'économie américaine n'a créé aucun emploi en août, et le taux de chômage s'est maintenu au niveau élevé de 9,1%, des indices de nature à raviver le spectre d'un retour en récession des Etats-Unis, premier consommateur de pétrole brut de la planète.
"Une récession est associée à un net repli des prix du pétrole, et tous les derniers indicateurs économiques dans les pays industrialisés pointent vers un tel scénario. Et il est difficile d'imaginer que la Chine ne sentirait pas aussi les effets d'une récession américaine", observaient le cabinet viennois JBC Energy.
Alors que le géant asiatique montre ces dernières semaines des signes d'essoufflement, un recul de l'indice des directeurs d'achats PMI dans les services en Chine, à son plus bas niveau historique, venaient conforter lundi les inquiétudes sur le deuxième pays consommateur mondial de brut.
Le marché pétrolier pâtissait par ailleurs du regain de préoccupation sur la Grèce, qui a désormais dix jours pour faire avancer ses réformes structurelles - condition sine qua non d'une nouvelle aide internationale.
"Et l'appel de la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde à recapitaliser les banques européennes n'a rien arrangé", relevait M. Schieldrop, notant que le plongeon des titres des établissements financiers faisaient chuter lundi les places européennes.
Enfin, la menace de la tempête tropicale Lee dans le golfe du Mexique, qui avait permis la semaine dernière aux prix du baril de limiter leurs pertes, s'est dissipée ce week-end, la dépression perdant de son intensité après avoir touché la Louisiane dimanche.
"Au moins 60% de la production américaine dans le Golfe du Mexique avait été interrompue de manière préventive, mais les dommages semblent avoir été limités, ce qui devrait permettre une remise en marche très rapide des installations pétrolières" de la région, estimait Bjarne Schieldrop.
jq
(AWP / 05.09.2011 13h32)