Le brut recule dans un marché attentiste avant l'emploi américain
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 113,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 52 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 76 cents, à 88,17 dollars.
Les cours du baril pâtissaient de la prudence des opérateurs, à quelques heures de la diffusion du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains, considéré comme un baromètre crucial pour jauger de la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut.
Alors que les analystes tablent sur une stabilisation du chômage en août, "cette publication focalise toute l'attention des opérateurs", confirmait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
"Car, pour que les prix du pétrole se maintiennent à leur niveau actuel, il faut que l'environnement macroéconomique mondial s'améliore de façon significative cet automne, après le grand passage à vide de l'été", marqué par une salve d'indicateurs moroses aux Etats-Unis comme en Europe, soulignait-il.
Mercredi, les chiffres du cabinet de conseil en ressources humaines ADP avaient alimenté les inquiétudes des investisseurs, en faisant état de 91'000 créations d'emplois en août dans le secteur privé, en net ralentissement.
En revanche, le recul, après deux semaines de hausse, des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière a été accueilli jeudi comme un signe de bon augure.
Mais de nouvelles statistiques négatives "ne devraient pas nécessairement pénaliser les prix des matières premières, car cela renforce la probabilité" de mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir l'économie, tempéraient de leur côté les analystes de Commerzbank.
Plusieurs dirigeants de la Fed avaient discuté début août de stimulants monétaires, des mesures susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières mais qui auraient aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert, un facteur de soutien supplémentaire pour le pétrole.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller une violente dépression tropicale en plein milieu du golfe du Mexique - susceptible de se transformer en ouragan selon les services météorologiques américains, ce qui a poussé plusieurs groupes pétroliers à évacuer jeudi leur personnel de certaines plateformes, affectant la production d'hydrocarbures dans la région.
Le Golfe du Mexique représente plus d'un quart de la production de brut américaine.
"Le risque zéro n'existe pas en cas de forte tempête tropicale (dans la région), mais il ne semble pas que les prévisions en termes d'intensité des vents soient suffisantes" pour entraîner des perturbations très importantes de l'offre de brut, observait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
cha
(AWP / 02.09.2011 13h10)