Clôture en hausse à New York à l'approche d'une tempête aux USA
Reprise de la veille
New York - Les prix du pétrole ont terminé en très légère hausse jeudi à New York, poussés par la menace d'une tempête tropicale sur la production d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique, sur un marché prudent à la veille des chiffres de l'emploi d'août aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 88,93 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en hausse de 12 cents par rapport à la veille. En fin de séance, le baril avait atteint 89,90 dollars, son plus haut niveau depuis le 4 août.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 114,29 dollars, abandonnant 56 cents.
L'attention du marché pétrolier s'est portée sur le golfe du Mexique, où certains groupes ont évacué leur personnel des plateformes pétrolières en raison de la formation d'une nouvelle tempête dans cette zone fournissant le quart de la production d'or noir des Etats-Unis.
La dépression en cause, qui évoluait jeudi en plein milieu du golfe du Mexique, a 80% de chances d'évoluer en ouragan tropical d'ici samedi, a averti le Centre national des ouragans.
L'évolution de cette dépression "a affecté un peu les cours", a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, soulignant que certaines compagnies avaient commencé à stopper la production de pétrole et de gaz. "Mais il est trop tôt pour que l'on connaisse le volume" touché par ces mesures, a-t-il dit.
Les opérateurs restaient toutefois prudents, attendant la publication vendredi du rapport officiel sur l'emploi et le chômage (très surveillé par les investisseurs pour jauger de la vigueur de la reprise économique américaine), a expliqué M. Lipow. "Si le nombre d'emplois créés est mauvais, la demande en essence va stagner", a-t-il noté.
Les analystes prévoient en moyenne un taux de chômage stable à 9,1% ainsi que 70'000 créations d'emplois le mois dernier.
Les investisseurs ont d'ores et déjà eu une bonne surprise jeudi: l'activité manufacturière a contre toute attente continué de croître en août aux Etats-Unis, selon l'indice ISM, alors que les analystes tablaient plutôt sur une contraction.
Egalement, le recul, après deux semaines de hausse, des nouvelles inscriptions au chômage était accueilli comme un signe de bon augure avant la diffusion des chiffres de vendredi.
Pour Tom Bentz, de BNP Paribas, "les cours ont toujours le potentiel de remonter à 90 dollars (à New York), mais ils ont enregistré une forte progression cette semaine. Le marché s'essouffle".
De même, les analystes de JP Morgan estiment que les cours actuels "pourraient faire croire que l'économie mondiale est en plein essor". Mais cela n'est dû qu'à l'appétit en hydrocarbures des marchés émergents, en particulier au Moyen-Orient, à la baisse de production d'éthanol au Brésil, en plus de problèmes d'approvisionnements causés par le séisme au Japon et la guerre civile au Libye, écrivent-ils, pariant sur un dégonflement des prix en 2012.
"Avec des changements dans les infrastructures et le rééquilibrage de la production, les marges de bénéfices vont être réduites l'année prochaine", avertissent les économistes de JP Morgan.
ds
(AWP / 02.09.2011 06h25)