Le brut recule, sur fond de regain d'inquiétude sur l'Europe
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 114,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 37 cents, à 88,44 dollars.
L'activité manufacturière s'est contractée en août dans la zone euro, retombant à son plus bas niveau depuis deux ans, selon la deuxième estimation de l'indice PMI des directeurs d'achats publiée jeudi, qui s'est révélée bien plus faible qu'attendu par les analystes.
De quoi alimenter la prudence des opérateurs, avant une nouvelle salve de statistiques économiques aux Etats-Unis, dont les résultats de l'enquête ISM manufacturière pour le mois d'août.
Les indicateurs manufacturiers européen et américain "concentrent l'attention du marché, avant le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains publié vendredi. Ce sont tous de sérieux indicateurs sur la probabilité ou non d'un retour en récession" des économies de Etats-Unis et de la zone euro, expliquait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Un mouvement de repli des Bourses européennes, ainsi que d'un renchérissement du dollar face à un euro sous pression --qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises-- contribuaient à tirer vers le bas les cours du baril.
"On peut s'attendre à de forts mouvements des prix selon la teneur des indicateurs qui tomberont aux Etats-Unis", soulignait M. Petersson, alors que les opérateurs continuaient de spéculer sur de nouvelles mesures de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie.
Plusieurs dirigeants de la Fed ont discuté de plusieurs stimulants monétaires, des mesures susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières mais qui auraient aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert, un facteur de soutien supplémentaire pour le pétrole.
Dans ce contexte, "une contraction de l'activité manufacturière aux Etats-Unis pourrait, paradoxalement, avoir un effet positif sur les prix du pétrole en renforçant la probabilité" de mesures de soutien par la banque centrale américaine, notaient les analystes de Commerzbank.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de surveiller l'océan Atlantique, où l'ouragan Katia poursuivait sa trajectoire vers la côte Est des Etats-Unis, qui abrite près de 10% des capacités totales de raffineries du pays.
Ils guettaient également dans le golfe du Mexique une dépression à l'ouest de la Floride, qui avait de fortes chances de se transformer en cyclone dans les prochaines 48 heures selon les services météorologiques américains.
Le golfe du Mexique abrite plus d'un tiers de la production pétrolière américaine. "Certaines compagnies dans cette zone ont déjà commencé à évacuer une partie du personnel (de leurs plateformes). Cela devrait fournir un soutien aux prix du brut", estimait Filip Petersson.
fah
(AWP / 01.09.2011 12h31)