Le cours grimpe légèrement malgré une forte hausse des stocks de brut US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 114,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 66 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2 cents, à 88,92 dollars.
Le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état mercredi d'un bond de 5,3 million de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 26 août.
Cette forte hausse était de nature à aviver les inquiétudes concernant la demande énergétique du pays, premier consommateur mondial de brut, alors que plusieurs indicateurs ont confirmé mercredi la morosité du climat économique américain, avec notamment un ralentissement des embauches en août dans le secteur privé.
"Mais la demande d'essence a été très forte", tempérait Torbjorn Kjus, analyste de DnB NOR. Les stocks d'essence ont chuté de 2,8 millions de barils, près de trois fois plus qu'attendu.
"Cette demande a été sans doute artificiellement grossie par des achats préventifs, les consommateurs préférant faire le plein avant l'ouragan Irène", qui a touché le week-end dernier la côte Est des Etats-Unis, de peur que celui-ci n'affecte les acheminements de carburants, expliquait M. Kjus.
L'ampleur des stocks américains de brut maintenait cependant la pression sur le WTI new-yorkais, qui creusaient l'écart avec le Brent londonien, autre prix de référence: la différence entre les deux prix de référence dépassait de nouveau les 25 dollars, non loin de l'écart historique enregistré en juillet.
De son côté, la place londonienne, qui reflète davantage l'état des marchés européens et asiatiques, était soutenu par un regain de craintes sur l'offre de pétrolière du Nigeria ou du Moyen-Orient, observait M. Kjus.
La compagnie anglo-néerlandaise Shell avait déclaré la semaine dernière l'état de "force majeure" sur une partie de sa production au Nigeria après plusieurs fuites de ses oléoducs.
De plus, outre un possible embargo sur les exportations syriennes de brut par l'Union européenne (UE), les opérateurs "gardaient un oeil sur une possible escalade des violences" dans la mer Rouge, après le déploiement par Israël de vedettes lance-missiles alors que l'Iran a annoncé l'envoi d'un navire de guerre dans cette région, notait le cabinet viennois JBC Energy.
Enfin, les investisseurs continuaient de digérer les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont montré que ses dirigeants ont discuté de plusieurs stimulants monétaires pour soutenir l'économie.
Dans ce contexte, "plus les indicateurs économiques sont mauvais, plus de telles mesures de soutien de la part de la Fed sont susceptibles d'être annoncées", soulignait Philip Wiper, analyste du courtier PVM.
De nouvelles injections de liquidités de la Fed dans la première économie mondiale pourraient alimenter les investissements dans les matières premières, mais aurait aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert, rendant plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
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(AWP / 31.08.2011 18h38)