Nouvelle hausse du brut à New York, le baril près de 89 dollars
New York - Les prix du pétrole ont fini sur une nette progression mardi à New York, la marché continuant de spéculer sur l'adoption de nouvelles mesures de soutien à l'économie par la banque centrale des Etats-Unis (Fed), le premier pays consommateur d'or noir.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 88,90 dollars, en hausse de 1,63 dollar par rapport à la veille.
Les cours, qui avaient pris près de deux dollars lundi, ont atteint au plus fort de la séance mardi 89,21 dollars, leur plus haut niveau depuis le 4 août.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 2,14 dollars à 114,02 dollars.
Selon Bart Melek, de TD Securities, le marché s'est orienté à la hausse à la suite de déclarations d'un responsable de la Fed, Charles Evans, en faveur de nouvelles mesures de relance.
Publiées plus tard dans la journée, les minutes de la dernière réunion de la banque centrale ont indiqué que ses dirigeants avaient discuté d'un certain nombre d'éventuelles mesures de soutien supplémentaires à la reprise.
"On a vu aussi les cours de l'essence sous pression (à la hausse). La conjonction d'éventuelles nouvelles mesures de relance de la Fed et de la hausse des prix de l'essence ont tiré le brut vers le haut", a expliqué Bart Melek.
Les cours des produits raffinés ont bondi après l'annonce de la fermeture d'une raffinerie du groupe Sunoco à Philadelphie (Est des Etats-Unis), touchée par des coupures de courant après le passage de l'ouragan Irène, a précisé l'analyste.
Les opérateurs gardent un oeil sur l'Atlantique, où une nouvelle tempête tropicale, Katia, se renforçait mardi et se dirigeait vers les Caraïbes, selon les services météorologiques américains, qui anticipent qu'elle se transforme en ouragan d'ici à jeudi. Elle pourrait donc perturber la production d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique, ou affecter la demande sur la côte Est, en fonction de sa trajectoire.
"Je pense qu'actuellement, le brut calque sa direction sur les autres marchés. Le marché boursier nous a fait progresser ces derniers jours, il peut aussi nous faire retomber", a estimé Phil Flynn, de PFG Best.
Les indices de Wall Street évoluaient en hausse mardi après-midi, soutenus eux aussi par les spéculations sur un coup de pouce à l'économie de la Fed, qui reléguaient au second plan une chute de l'indice de confiance des ménages américains, mesuré par le Conference Board.
A l'ouverture en revanche, les cours du brut avaient été tirés vers le bas par la dégringolade de la confiance économique de la zone euro au plus bas niveau depuis un an et demi.
Pour les analystes de Commerzbank, la hausse des cours depuis une semaine s'explique par "des facteur extérieurs, comme la hausse des marchés boursiers et l'affaiblissement du dollar, et non les facteurs fondamentaux", c'est-à-dire l'offre et la demande d'or noir.
"L'abondance de l'offre et des stocks, le retour prochain de la Libye sur le marché et la faiblesse de la demande plaident toujours pour une baisse des prix", ont-ils estimé.
En Libye, un responsable du Conseil national de transition (CNT) a annoncé la remise en état de nombreux puits pétroliers dans les prochains jours. Il a cependant estimé que les exportations du brut ne reprendraient que progressivement.
rp
(AWP / 31.08.2011 06h21)