Le brut hésite sur un marché prudent avant Bernanke
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 110,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 14 cents, à 85,02 dollars.
Les cours du baril limitaient nettement à Londres les gains enregistrés en début d'échanges européens dans un marché sans grand élan, tiré vers le bas par une sensible baisse des places boursières européennes.
"Les prix du pétrole sont dominés par la volatilité cette semaine. On voit donc les cours reprendre leur souffle alors que les investisseurs restent sur leurs gardes avant le discours de Ben Bernanke vendredi", commentait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
L'intervention du président de la Fed à Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis) sera particulièrement scrutée par les opérateurs, qui craignent un retour en récession de l'économie des Etats-Unis et spéculent sur la mise en place dans les mois à venir de possibles mesures de relance de l'institution.
Cependant, "les attentes des investisseurs commencent à fléchir. (...) Ben Bernanke pourrait éviter tout indice sur la politique monétaire de la Fed à venir. Si c'est le cas, certains investisseurs seront très déçus" observait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
D'éventuelles mesures de soutien de la Fed, sous forme d'injections de liquidités, seraient susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières et diluer le dollar, un facteur de nature à rendre plus attractifs les cours du baril pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller la situation en Libye, où des combats nourris faisaient toujours rage jeudi à Tripoli.
Dans ce contexte, l'écart entre les prix des deux bruts de référence, le Brent londonien et le WTI coté à New York, se creusait à nouveau pour évoluer jeudi autour de 25 dollars, non loin des niveaux record enregistrés en juillet.
"C'est probablement dû au fait que les investisseurs se rendent de plus en plus compte que la production de pétrole en Libye ne va pas redémarrer de sitôt", ce qui contribue à tirer vers le haut les prix du Brent à Londres, expliquait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Le Brent londonien reflète l'état des marchés européens et asiatiques, davantage dépendants des exportations libyennes que le WTI new-yorkais, associé plus étroitement aux marchés américains.
Le prix du Brent était également conforté par la perspective d'une baisse des approvisionnements de brut du Nigeria, où la compagnie anglo-néerlandaise Shell a déclaré la "force majeure" sur une partie de sa production après plusieurs "incidents" ayant causé des fuites de ses oléoducs.
Aux Etats-Unis, les investisseurs gardaient un oeil sur l'ouragan Irène, qui progressait jeudi vers le sud des Bahamas et se dirigeait vers la côte est des Etats-Unis, qu'il devrait toucher samedi - au risque d'affecter les activités de raffinerie d'une région de forte demande, ce qui soutiendrait les cours.
rp
(AWP / 25.08.2011 18h37)