Le brut monte, le marché surveille la Libye et attend Bernanke
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 110,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance montait de 34 cents, à 85,50 dollars.
Les cours du baril "ne font pas grand chose" dans un marché attentiste, "ce qui est compréhensible avant le discours de Ben Bernanke", observait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
L'intervention du président de la Fed, attendue ce vendredi à Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis) sera particulièrement scrutée par les opérateurs, qui craignent un retour en récession de l'économie des Etats-Unis et spéculent sur la mise en place dans les mois à venir de possibles mesures de relance de l'institution.
Cependant, "les attentes des investisseurs commencent à fléchir. Ce n'est pas une réunion du comité de politique monétaire de la Fed et Ben Bernanke n'a pas l'obligation de s'exprimer sur les prochains projets de la banque centrale", soulignait M. Jakob.
"A la place, il pourrait se contenter de parler de la nécessité de politiques budgétaires adaptées pour soutenir la croissance économique, en évitant tout indice sur la politique monétaire de la Fed à venir. Si c'est le cas, certains investisseurs seront très déçus", ajoutait-il.
D'éventuelles mesures de soutien de la Fed, sous forme d'injections de liquidités, pourraient alimenter les investissements dans les matières premières et diluer le dollar, un facteur de nature à rendre plus attractifs les cours du baril pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller la situation en Libye, où des combats nourris faisaient toujours rage à Tripoli près du quartier général de Mouammar Kadhafi, tombé aux mains des rebelles mardi, alors que ces derniers restaient à la recherche du "Guide" libyen.
Dans ce contexte, l'écart entre les prix des deux bruts de référence, le Brent londonien et le WTI coté à New York, se creusait à nouveau pour évoluer jeudi autour de 24 dollars, non loin des niveaux record enregistrés en juillet.
"C'est probablement dû au fait que les investisseurs se rendent de plus en plus compte que la production de pétrole en Libye ne va pas redémarrer de sitôt", ce qui contribue à tirer vers le haut les prix du Brent à Londres, expliquait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Le Brent londonien reflète l'état des marchés européens et asiatiques, davantage dépendants des exportations libyennes que le WTI new-yorkais, associé plus étroitement aux marchés américains.
Le cours du Brent était également conforté par la perspective d'une baisse des approvisionnements de brut du Nigeria, où la compagnie anglo-néerlandaise Shell a déclaré la "force majeure" sur une partie de sa production après plusieurs "incidents" ayant causé des fuites de ses oléoducs.
fah
(AWP / 25.08.2011 12h46)