Léger repli du brut à New York malgré une baisse des stocks aux USA
New York - Les prix du pétrole ont fini en léger repli mercredi à New York, malgré une diminution surprise des stocks de brut aux Etats-Unis, les marchés adoptant une posture prudente avant un discours très attendu du patron de la banque centrale américaine (Fed).
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 85,16 dollars, en recul de 28 cents par rapport à la veille. Il avait pris environ trois dollars sur les deux premières séances de la semaine.
A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 84 cents à 110,15 dollars.
En légère hausse à l'ouverture, les cours ont évolué proches de l'équilibre une grande partie de la séance new-yorkaise, ne s'installant dans le rouge que dans les toutes dernières minutes d'échanges.
"Le marché se montre très agité avant le discours de la Réserve fédérale vendredi", a estimé Matt Smith, de Summit Energy, relevant que l'ensemble des marchés financiers avaient montré une certaine retenue mercredi.
Le président de la Fed, Ben Bernanke doit prononcer vendredi un discours lors d'une conférence organisée à Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis). L'événement est très attendu après un mois de débâcle sur les marchés financiers, au moment où certains indicateurs économiques suggèrent une nette baisse de régime de l'activité aux Etats-Unis, le premier pays consommateur d'or noir.
Certains observateurs estiment que M. Bernanke pourrait indiquer que l'institution envisage de nouvelles mesures de relance.
Les cours se sont repliés malgré l'annonce d'une chute inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière (-2,2 millions de barils).
Mais cette diminution "s'explique par (une baisse) des importations. Et à l'inverse, les stocks d'essence ont fortement augmenté en raison d'un affaiblissement de la demande", a relevé M. Smith.
En début de journée, les cours avaient été soutenus par l'annonce d'un bond de 4% des commandes de biens durables en juillet aux Etats-Unis.
Ce chiffre "a apporté une bonne nouvelle sur le front économique", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Le marché reste inquiet de la situation en Libye, parce qu'on ne sait pas où se trouve (Mouammar) Kadhafi, et craint que les violences ne se poursuivent plus longtemps" que ce que l'on pensait en début de semaine, a-t-il poursuivi.
Les combats continuaient mercredi à Tripoli et le leader libyen refusait toujours de céder. Le pays produisait 1,6 million de barils de brut par jour avant l'insurrection et en exportait la plus grande partie vers l'Europe.
"Le marché ne veut apparemment pas croire en un retour rapide de la production de pétrole en Libye", ont observé les analystes de Commerzbank, notant que les cours n'ont pas baissé malgré l'effondrement du régime.
Pourtant, "les compagnies pétrolières sont déjà en route pour la Libye. (Mais) cette actualité est reléguée au second plan par les spéculations de nouvel assouplissement monétaire aux Etats-Unis", où le président de la banque centrale doit s'exprimer vendredi, ont-ils ajouté.
A Londres, les cours ont été aussi soutenus par l'annonce par la compagnie anglo-néerlandaise Shell qu'elle déclarait la "force majeure" sur une partie de ses exportations de pétrole au Nigeria après plusieurs "incidents" ayant causé des fuites de ses oléoducs.
Ces perturbations dans l'offre interviennent à un moment crucial, ont relevé les analystes de Barclays Capital: "La demande pour le brut nigérian a progressé fortement ces derniers mois pour remplacer le brut léger libyen, surtout en Europe où l'absence du pétrole libyen a affecté l'activité des raffineries".
rp
(AWP / 25.08.2011 06h21)