Recule légèrement, marché prudent avant les stocks US
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 109,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 28 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance se repliait de 27 cents, à 85,17 dollars.
Les cours du baril hésitaient autour de l'équilibre dans un marché volatil et sans volume, "de plus en plus dominé par les spéculations à mesure que l'on se rapproche du discours de Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis)", soulignait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
L'intervention du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke vendredi à Jackson Hole sera en effet particulièrement scrutée par les investisseurs, qui craignent un retour en récession de l'économie des Etats-Unis.
Les intervenants des marchés guetteront ainsi toute indication sur l'éventuelle adoption dans les mois à venir de nouvelles mesures de relance.
Ces mesures pourraient prendre la forme d'injections de liquidités, susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières et de diluer du dollar, autre facteur de soutien pour les cours du baril.
"On a de plus en plus l'impression que, pour les marchés pétroliers, le véritable séisme de la semaine pourrait venir non pas de Tripoli ou de l'est des Etats-Unis (touché mardi par un tremblement de terre, ndlr), mais de Jackson Hole, comme si le discours de M. Bernanke allait décider du futur des cours du baril", observait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
Dans ce contexte, les développements de la situation en Libye, où le quartier général de Mouammar Kadhafi est tombé mardi aux mains des rebelles, avaient relativement peu d'effet sur les prix du brut.
"Des nouvelles annonces, comme par exemple celle de l'arrestation du colonel Kadhafi, pourraient peser à nouveau sur les cours, mais ce serait probablement un mouvement très éphémère", prévenait M. Petersson.
"Le marché réalise désormais que le retour de la production libyenne à son niveau d'avant le conflit ne doit absolument pas être attendu à court terme", soulignait-il.
Sur le plan de la demande, les opérateurs tourneront leur attention mercredi vers les chiffres hebdomadaires des stocks américains publiés par le Département américain de l'Energie (DoE), en quête d'indices sur la vigueur de la consommation pétrolière américaine.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait annoncer une hausse de 1,3 million de baril des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 19 août, ainsi qu'une baisse de 900.000 barils des stocks d'essence et une progression de 700.000 barils des réserves de produits distillés (dont le gazole et fioul de chauffage).
Les chiffres contradictoires de la fédération professionnelle API, qui publie ses propres estimations, entretenaient la prudence des investisseurs: elle a fait état mardi soir d'une chute de 3,3 millions de barils des stocks de brut et d'un bond de 6,4 millions de barils des stocks d'essence.
jq
(AWP / 24.08.2011 12h46)