Deuxième séance de hausse pour le brut à New York
New York - Les prix du pétrole ont fini en hausse mardi à New York, profitant de la tonalité positive des places financières avant une intervention du président de la banque centrale américaine, sur un marché attentif à l'évolution de la situation en Libye.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 85,44 dollars, en hausse de 1,02 dollar par rapport à la veille. Il avait pris deux dollars lundi.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a progressé de 95 cents à 109,31 dollars.
"Le pétrole se renchérit ces derniers jours", a constaté Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage MF Global.
"On peut l'attribuer à plusieurs facteurs, notamment à l'affaiblissement du dollar, puisque la Réserve fédérale va garder ses taux faibles en 2012 et jusqu'en 2013. On attend des déclarations vendredi, et je pense que les cours des matières premières prennent en compte le fait qu'elle va peut-être laisser la porte ouverte à de nouvelles mesures d'assouplissement", a poursuivi l'analyste.
Le président de la banque centrale, Ben Bernanke, doit prononcer vendredi un discours très attendu, après un mois de tempête financière, et au moment où la croissance semble battre de l'aile aux Etats-Unis.
Certains intervenants des marchés spéculent sur l'adoption de nouvelles mesures de relance, sous la forme d'injections de liquidités, avec plusieurs conséquences sur les marchés financiers.
Cela a pesé sur la valeur du dollar, rendant le brut plus intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises. Cela a également soutenu les places boursières, réconfortant les opérateurs du marché pétrolier, moins inquiets de voir une débâcle financière entraîner les Etats-Unis et l'Europe dans une nouvelle récession susceptible d'affecter la demande d'énergie.
Les marchés, boursiers et de matières premières, ont aussi été encouragés par un indicateur en Chine, où l'indice PMI de la banque HSBC a montré une légère contraction de l'activité manufacturière en août, mais moins marquée qu'en juillet.
"La situation de l'économie mondiale semble se stabiliser, ou du moins les mauvaises nouvelles se font moins nombreuses ces derniers jours. Les marchés boursiers se reprennent un peu", a commenté Tom Bentz, de BNP Paribas.
En Libye par ailleurs, "les combats se poursuivent, mais le marché croit en une fin proche du régime de Kadhafi et en un retour du brut libyen sur le marché dans quelques mois", a-t-il ajouté.
Les rebelles ont pris mardi le contrôle du quartier général de Mouammar Kadhafi à Tripoli. L'Otan a estimé que la fin du régime était "proche".
Si un retour du brut libyen devrait peser sur les cours du Brent, "un retour du baril sous 100 dollars, comme avant le début des combats il y a six mois, n'est pas probable", ont estimé les analystes de Commerzbank.
"D'abord en raison des spéculations sur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire par la banque centrale américaine. Ensuite parce que l'Arabie Saoudite devrait revenir sur l'augmentation de son offre effectuée ces derniers mois lorsque la production libyenne redémarrera", ont-ils expliqué.
rp
(AWP / 24.08.2011 06h21)