Poursuite de la hausse, le marché surveille la situation en Libye
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 109,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, progressait de 1,79 dollar, à 86,21 dollars.
"Après une baisse lundi, en réaction à l'effondrement imminent du régime du colonel Kadhafi, les prix du Brent ont nettement rebondi", les opérateurs réalisant "qu'il faudrait peut-être encore des années pour redémarrer totalement la production libyenne", remarquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Le renversement en cours du régime de Mouammar Kadhafi conforte la perspective d'une reprise progressive des exportations libyennes de brut, interrompues depuis six mois.
"Les opérateurs ont réalisé qu'il faudrait surmonter de nombreux obstacles avant que les exportations de brut ne redémarrent. On ignore encore grandement l'étendue des dommages subis par les infrastructures pétrolières" du pays durant le conflit, rappelaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
La qualité du pétrole libyen, léger et pauvre en soufre, est très appréciée des raffineurs, mais le rend plus difficile à remplacer.
Les cours du baril profitaient par ailleurs mardi d'une bonne tenue des places boursières européennes, et d'un infléchissement du dollar face à un euro revigoré - propre à rendre plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le marché pétrolier "reste soutenu par les anticipations de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire (par la Réserve fédérale américaine, ou Fed) pour aider l'économie", ajoutait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Dans ce contexte, "la conférence du président de la Fed Ben Bernanke vendredi à Jackson Hole (ouest des Etats-Unis) va particulièrement concentrer l'attention des opérateurs cette semaine", renchérissait Mme Sokou.
"Les investisseurs seront attentifs à tous les commentaires sur l'environnement économique actuel, l'évocation d'une possible relance des mesures de soutien à l'économie par la Fed pourrait tirer les prix du pétrole vers le haut", expliquait-elle.
Outre le soutien à la croissance économique des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, de nouvelles injections de liquidités dans l'économie seraient en effet susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières et de diluer du dollar, autre facteur de soutien pour les cours du baril.
ft
(AWP / 23.08.2011 18h50)