Le brut grimpe, le marché continue de s'interroger sur la Libye
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 108,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, progressait de 1,29 dollar, à 85,71 dollars.
"Les prix du baril ont remonté dès qu'il est apparu que les partisans du colonel Kadhafi opposaient encore une résistance significative à l'avancée des rebelles dans Tripoli", observait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Seif al-Islam, le deuxième fils du dirigeant libyen, s'est ainsi présenté lundi soir devant des journalistes pour démentir l'annonce de son arrestation par les rebelles, et assurer que la capitale était toujours "sous le contrôle" du régime.
La perspective d'un rapide renversement du régime de Mouammar Kadhafi, propre à entraîner une reprise progressive des exportations libyennes de brut, interrompues depuis six mois, avait entraîné un repli momentané lundi des cours à Londres, qui avaient ensuite nettement limité leurs gains, dans un marché extrêmement circonspect.
"Les opérateurs ont réalisé qu'il faudrait surmonter de nombreux obstacles avant que les exportations de brut ne redémarrent. On est encore dans une grande ignorance des dommages subis par les infrastructures pétrolières" du pays durant le conflit, rappelaient les experts du cabinet viennois JBC Enery.
La qualité du pétrole libyen, léger et pauvre en soufre, est très appréciée des raffineurs, mais le rend plus difficile à remplacer.
Par ailleurs, les prix du pétrole étaient confortés mardi par un sensible accès de faiblesse du dollar face à un euro revigoré par un indicateur d'activité rassurant en zone euro.
L'affaiblissement de la monnaie américaine rend plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
De son côté, le marché new-yorkais "restait soutenu par les anticipations de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire (par la Réserve fédérale américaine, ou Fed) pour aider l'économie", expliquait M. Bassett.
Outre le soutien à la croissance économique des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, de nouvelles injections de liquidités dans l'économie sont aussi susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières et de diluer la valeur du billet, autre facteur de soutien pour les prix du brut.
Les opérateurs devraient ainsi surveiller attentivement le discours du président de la Fed Ben Bernanke vendredi, sensibles à tous commentaires sur la santé de l'économie américaine.
Les marchés s'inquiètent depuis plusieurs semaines d'un retour en récession des Etats-Unis et de la zone euro.
fah
(AWP / 23.08.2011 12h46)