Le brut poursuit son repli à Londres, le marché s'interroge sur la Libye
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 107,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,51 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, progressait de 15 cents, à 82,41 dollars.
Avec l'entrée victorieuse dimanche des forces rebelles dans Tripoli, "la Libye semble avoir entamé le dernier acte avant le renversement du régime du colonel Kadhafi. C'est un progrès très important après des mois d'enlisement du conflit", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Même si le succès des rebelles ravivaient les perspectives d'une reprise prochaine des exportations de brut du pays, la prudence restait de mise sur un marché hésitant.
"L'impact sur les cours du pétrole n'est pas énorme", et après avoir lâché plus de 3 dollars lors des échanges asiatiques, le prix du Brent a limité ses pertes, "à mesure que les opérateurs réalisaient que la production libyenne n'allait pas à nouveau inonder le marché du jour au lendemain", soulignait Neil Atkinson, analyste de la société financière Datamonitor.
La révolte contre le colonel Mouammar Kadhafi a provoqué depuis six mois une quasi-interruption des exportations de brut de la Libye, quatrième pays producteur d'Afrique, exacerbant les tensions sur le marché mondial et contribuant à pousser les cours du baril jusqu'à 127 dollars en avril à Londres.
Le Brent londonien est plus exposé à l'impact du conflit en Libye que le WTI new-yorkais: il reflète en effet plus particulièrement l'état des marchés pétroliers en Europe et en Asie, davantage dépendant des exportations libyennes que le marché américain.
La qualité du pétrole libyen, léger et pauvre en soufre, est très appréciée des raffineurs, mais le rend plus difficile à remplacer.
Malgré la chute attendue du régime libyen, "il est très improbable que le pays retrouve son niveau de production d'avant le conflit, à 1,6 million de barils par jour, d'ici à la fin de l'année", notait Andrey Kryuchenkov.
Outre les dommages subis par les infrastructures et les incertitudes sur la stabilité politique du pays, "il y aura d'importants problèmes de logistique à résoudre" pour mettre en place une nouvelle administration cohérente et efficace dans le secteur pétrolier, relevait M. Atkinson.
Si la Libye devrait concentrer cette semaine l'attention des opérateurs, ces derniers devraient aussi être affectés par la nervosité de l'ensemble des marchés financiers avant un discours très attendu du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke vendredi, ajoutait M. Petersson.
Les investisseurs seront attentifs à tous commentaires de M. Bernanke sur la santé de l'économie des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, alors que les marchés avaient été hantés la semaine dernière par le spectre d'un possible en retour en récession des Etats-Unis et de la zone euro.
rp
(AWP / 22.08.2011 18h35)