Le brut en hausse à New York, le marché scrute la Libye
Vers 13H15 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre s'échangeait à 84,10 dollars, en hausse de 1,92 dollar par rapport à vendredi.
A l'inverse, à Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance octobre cédait 1,45 dollar à 107,17 dollars.
"On voit s'inverser les échanges liés au printemps arabe: acheter le Brent et vendre le WTI", le brut échangé à New York, a expliqué Phil Flynn, de PFG Best.
"L'absence du brut libyen a fait que l'offre de brut léger est faible sur le marché européen, et donc le Brent est très cher", a-t-il expliqué.
Les rebelles ont lancé une offensive majeure pendant le week-end sur Tripoli, dont ils se sont emparés de plusieurs quartiers. De violents combats ont fait rage lundi matin autour de la résidence du dirigeant Mouammar Kadhafi.
Pour les analystes de Commerzbank, si le régime du dirigeant libyen tombait rapidement, le pays "pourrait reprendre sa production rapidement", et les prix du Brent pourraient repasser sous 100 dollars le baril.
Le pays produisait avant l'offensive occidentale 1,6 million de barils par jour de brut léger, facile à raffiner, dont il exportait la plus grande partie vers le marché européen.
Les exportations ayant été quasi interrompues depuis le printemps, les cours à Londres, historiquement proches des prix à New York, s'étaient envolés.
"Je suis optimiste sur le fait qu'on verra une grande partie du pétrole (produit par la Libye) revenir sur le marché dans deux ou trois mois, mais le marché reste prudent, parce qu'il se rend compte que (le régime de Mouammar Kadhafi) n'est pas fini pour l'instant", a relevé Phil Flynn.
Selon l'analyste, les cours sur le marché new-yorkais étaient aussi stimulés par une accalmie des marchés financiers, Wall Street s'orientant vers une nette hausse après une nouvelle semaine noire.
Autre facteur positif pour les cours sur le marché américain: la tempête tropicale Irène, qui menaçait lundi Porto Rico, la République dominicaine et Haïti, a été reclassée en ouragan. Selon les services météorologiques américains, elle se dirige vers la Floride, et pourrait donc menacer la production américaine du golfe du Mexique et l'activité des raffineries sur la côte.
cha
(AWP / 22.08.2011 15h36)