Le brut efface ses pertes, à la faveur d'un affaiblissement du dollar
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 108,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,52 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre progressait de 66 cents, à 83,04 dollars.
Les cours du baril, après avoir dégringolé jeudi de 3,61 dollars à Londres et de 5,20 dollars à New York, ont poursuivi leur chute vendredi à l'unisson de Bourses en déroute, avant de reprendre des couleurs à mesure que les marchés d'actions tentaient de limiter leur plongeon.
Le marché pétrolier était par ailleurs soutenu par un accès de faiblesse du dollar face à l'euro, qui rendait plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises - les incitant à opérer quelques achats à bon compte après la forte baisse des derniers jours.
"En l'absence d'indicateurs économiques américains ce vendredi, les échanges restent instables, alors que les marchés se cherchent une direction", observait Brenda Sullivan, analyste du courtier Sucden.
Malgré leur soudain sursaut, "les prix du pétrole restent dominés par les inquiétudes sur les dettes souveraines (dans la zone euro) et le secteur bancaire européen, ainsi que par le risque" d'un retour en récession des économies des pays développés, ajoutait-elle.
Une salve d'indicateurs décevants aux Etats-Unis, dont un effondrement spectaculaire de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (Nord est) en août, a renforcé jeudi les inquiétudes sur l'économie américaine.
De leur côté, les banques Morgan Stanley puis JPMorgan ont abaissé leurs perspectives de croissance des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, pour 2011 et 2012.
Pour les analystes du cabinet viennois JBC Energy, "les craintes d'un retour en récession (en Europe et aux Etats-Unis) font singulièrement pâlir les perspectives de la demande pétrolière mondiale".
Celle-ci s'est montrée jusque là "particulièrement résistante", contribuant à maintenir les prix du Brent au-dessus de 100 dollars depuis 5 mois, soulignaient-ils.
La récente chute des cours ne devrait cependant pas permettre à la demande mondiale de se redresser durablement, estimait Olivier Jakob, de la société suisse Petromatrix, estimant que "le pétrole est encore trop cher, surtout pour l'environnement économique actuel".
De plus, "nous quittons progressivement la période estivale des grands déplacements en voiture, et les prix du fioul de chauffage avant l'hiver (dans l'hémisphère nord) sont toujours à un niveau record: on peut donc supposer que la demande énergétique a encore de la marge pour se réduire", prévenait-il.
Dans ce contexte, les analystes de Commerzbank soulignaient qu'"il y a de plus en plus de parallèles avec la situation observée en 2008", année où les prix du baril avaient atteint en juillet des niveaux records à plus de 147 dollars avant de s'effondrer les mois suivants, jusqu'à quelque 35 dollars en décembre.
rp
(AWP / 19.08.2011 18h46)