Le brut poursuit son repli sur fond de nouvelle débâcle des Bourses
Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 106,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 94 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre perdait 2,00 dollars, à 80,38 dollars.
Les cours du baril creusaient leurs pertes après avoir dégringolé jeudi de plus de 3,61 dollars à Londres et de 5,20 dollars à New York, pâtissant de nouveau vendredi d'une déroute des places boursières européennes, qui ont chuté de plus de 3% dès les premiers échanges à Londres, Paris ou Francfort.
"La peur, l'inquiétude et la tourmente: ces mots fournissent un bon résumé de l'activité jeudi sur le marché (...) et la nervosité se prolonge vendredi", observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
"Les craintes croissantes d'un retour en récession de l'économie (en Europe et aux Etats-Unis) font singulièrement pâlir les perspectives de la demande pétrolière mondiale", qui s'est montrée jusque là "particulièrement résistante", surtout compte tenu de prix du baril très élevés, ajoutaient-ils.
Une salve d'indicateurs décevants aux Etats-Unis, dont un effondrement spectaculaire de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie en août, ont renforcé jeudi les inquiétudes pour l'économie américaine.
Ces dernières, déjà exacerbées par une note de Morgan Stanley jugeant "sérieux" un possible retour en récession aux Etats-Unis comme en zone euro, ont alimenté une débâcle boursière générale, qui s'est répercutée sur les marchés des matières premières.
Dans ce contexte, les prix du brut pourraient encore accentuer leur baisse, estimait Olivigber Jakob, de la société suisse Petromatrix.
La chute des cours, qui ont lâché quelque 7 dollars depuis mercredi soir à Londres comme à New York, "ne servira pas à grand chose pour aider l'économie mondiale ou rassurer les consommateurs", tempérait-il cependant, notant que le pétrole "est encore +cher+, surtout dans l'environnement économique actuel".
"Nous quittons progressivement la période estivale des grands déplacements en voiture, et les prix du fioul de chauffage avant l'hiver (dans l'hémisphère nord) sont toujours à un niveau record: on peut donc supposer que la demande énergétique a encore de la marge pour se réduire", poursuivait-il.
Même la robuste demande des pays émergents, et notamment de la Chine (deuxième consommateur mondial de brut), pourrait être affectée, renchérissait JBC Energy, soulignant que "le risque d'une contagion aux économies asiatiques d'une possible récession aux Etats-Unis ne pouvait pas être écarté".
Dans ce contexte, les analystes de Commerzbank soulignaient qu'"il y a de plus en plus de parallèles avec la situation observée en 2008", année où les prix du baril avaient atteint en juillet des niveaux records à plus de 147 dollars avant de s'effondrer les mois suivants, jusqu'à quelque 35 dollars en décembre.
tt
(AWP / 19.08.2011 12h41)