Le brut recule nettement dans un marché prudent surveillant le dollar
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le deuxième jour comme contrat de référence, s'échangeait à 109,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,14 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre perdait 1,39 dollar, à 86,19 dollars.
Les cours du baril creusaient leurs pertes à l'unisson d'un net repli des Bourses européennes, dans des marchés toujours plombés par les inquiétudes sur la zone euro et fébriles avant une série d'indicateurs américains.
Les opérateurs attendent jeudi les chiffres hebdomadaires des nouvelles inscriptions aux chômage, ainsi que les chiffres de l'inflation pour juillet, alors que les craintes restent vives sur la vigueur de l'économie aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut.
"La déprime de ces deux dernières semaines risque de contaminer les chiffres économiques, et les données sur l'emploi sont celles qui sont les plus sensibles au sentiment ambiant", ont estimé les analystes de DBS Bank.
Par ailleurs, témoignant du regain de prudence des marchés, le renchérissement de la monnaie américaine face à un euro sous pression rendait moins attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), diffusé mercredi, "est aussi venu doucher l'enthousiasme des opérateurs, avec une forte hausse des stocks américains de brut" sur la semaine achevée le 12 août, observait David Hufton, du courtier PVM.
"La baisse des stocks d'essence était moins importante que dans les estimations de (la fédération professionnelle) API, et la montée des prix du pétrole enregistrée mercredi était probablement surtout due à un infléchissement du dollar", facteur qui s'inversait jeudi, ajoutait M. Hufton.
Selon lui, outre les préoccupations sur la croissance américaine, les inquiétudes persistantes sur la zone euro devraient continuer de hanter les marchés du pétrole, les mesures proposées mardi par le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel n'ayant pas réussi à enrayer la défiance des investisseurs.
"Il n'y a pas besoin d'être eurosceptique pour être extrêmement préoccupé par la pente dangereuse sur laquelle la zone euro est engagée", remarquait-il.
fah
(AWP / 18.08.2011 12h31)