Le brut monte, le marché digère les chiffres mitigés des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 110,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,77 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre progressait de 1,20 dollar, à 87,85 dollars.
En nette hausse depuis le début des échanges européens, les cours du baril ont légèrement réduit leurs gains après les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Ce dernier a fait état d'une chute de 3,5 millions de barils des stocks américains d'essence lors de la semaine achevée le 12 août, soit une baisse deux fois plus marquée qu'attendu par les analystes, témoignant de la robustesse de la demande en pleine saison estivale des grands déplacements en voiture.
Mais le DoE a également annoncé une augmentation inattendue de 4,2 millions de barils des stocks de brut, alors que les analystes tablaient sur un repli de 400'000 barils, et les produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) ont bondi de 2,4 millions barils, trois fois plus qu'anticipé par les analystes.
"La mise sur le marché de volumes de pétrole issus des stocks stratégiques (telle que décidée fin juin au sein de l'Agence internationale de l'Energie, ou AIE, ndlr) finit par gonfler les stocks commerciaux", commentait Torbjorn Kjus, analyste de DnB NOR.
"Le facteur le plus inquiétant de ce rapport est sans doute que les solides chiffres de la demande observés les deux semaines précédentes ne sont pas si robustes que cela, avec une demande notamment plus faible de diesel" cette semaine, poursuivait-il.
Avant ces chiffres, les estimations de la fédération professionnelle API, qui avaient fait état mardi soir, d'une chute de 5,37 millions de barils des stocks d'essence la semaine dernière aux Etats-Unis avaient contribué à doper les prix du baril.
Le marché du pétrole était par ailleurs soutenu par un sensible infléchissement de la monnaie américaine face à l'euro, qui rendait plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les cours restaient cependant "suspendus aux craintes macroéconomiques" mondiales, relevait Filip Petersson, de la banque SEB, estimant qu'"il faudrait bien davantage d'indicateurs économiques positifs", notamment aux Etats-Unis, "pour rassurer durablement les marchés pétroliers et générer un véritable rebond des cours du brut".
L'annonce d'un coup de frein brutal de la croissance allemande, tombée à 0,1% au deuxième trimestre, avait exacerbé mardi les inquiétudes des opérateurs sur la résistance économique de la zone euro.
rp
(AWP / 17.08.2011 18h31)