Le brut recule, la réunion Merkel
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'était le dernier jour de cotation, s'échangeait à 109,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 99 cents, à 86,89 dollars.
Les cours du baril perdaient du terrain, après avoir bondi la veille de 2,50 dollars à New York et d'un peu moins de 2 dollars à Londres, dans le sillage de la progression des Bourses et à la faveur d'un dollar affaibli.
"Mais ces deux facteurs se sont renversés aujourd'hui (mardi), et le Brent est logiquement reparti nettement en baisse. Après une journée de forts gains, les marchés pétroliers comme les Bourses renouent avec la prudence", expliquait Bjarne Schiedrop, analyste de la banque SEB.
Ainsi, les marchés "ont été particulièrement déçus ce matin par les chiffres de la croissance en Allemagne et en zone euro, qui ont ravivé les inquiétudes sur la vigueur économique de la région", ajoutait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Le PIB de l'Allemagne la première économie européenne n'a augmenté que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier, enregistrant un coup de frein plus brutal qu'attendu. La croissance économique de l'ensemble de la zone euro a quant à elle ralenti à 0,2% au deuxième trimestre.
Une atonie d'autant plus inquiétante que "la demande de brut particulièrement faible aux Etats-Unis et le ralentissement de la consommation pétrolière en Chine (respectivement premier et deuxième pays consommateurs de brut dans le monde) restent des facteurs négatifs" pour le marché, notait Commerzbank.
Secouées par ces indicateurs, les places boursières européennes ont décroché, tandis que l'euro s'est maintenu pendant la majeure partie des échanges européens sous le seuil de 1,44 dollar.
Ce renchérissement de la monnaie américaine était de nature à rendre moins attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Si l'annonce d'une progression plus forte qu'attendu de la production industrielle américaine en juillet a permis un bref rebond des cours, ces derniers sont rapidement retombés dans un marché fébrile.
Les résultats d'une réunion très attendue entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel n'ont pas suffi à rasséréner les opérateurs.
La France et l'Allemagne vont proposer à leurs partenaires européens la création d'un "véritable gouvernement de la zone euro", a notamment déclaré M. Sarkozy à l'issue d'un sommet bilatéral. L'euro, après avoir bondi après les premières déclarations, est rapidement retombé, témoignant de la circonspection des investisseurs.
rp
(AWP / 16.08.2011 19h03)