Le brut se replie nettement, les inquiétudes sur la zone euro pèsent
Vers 10h15 GMT (12h15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'était le dernier jour de cotation, s'échangeait à 108,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,03 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 84 cents, à 87,04 dollars.
Les cours du baril perdaient du terrain, après avoir bondi la veille de 2,50 dollars à New York et d'un peu moins de 2 dollars à Londres, dans le sillage de la progression des Bourses et à la faveur d'un dollar affaibli.
"Mais ces deux facteurs se sont renversés aujourd'hui (mardi) et le Brent est logiquement reparti nettement en baisse. Après une journée de forts gains, les marchés pétroliers comme les Bourses renouent avec la prudence", expliquait Bjarne Schiedrop, analyste de la banque SEB.
Les places boursières européennes décrochaient à la mi-journée, et l'euro reculait sous le seuil de 1,44 dollar: ce renchérissement de la monnaie américaine était de nature à rendre moins attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
La nervosité du marché était alimentée par les spéculations sur une rencontre très attendue ce mardi à Paris entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, qui vise à améliorer la gouvernance de la zone euro en pleine crise de la dette.
Par ailleurs, des indicateurs publiés mardi accroissaient la morosité des opérateurs.
"Les acteurs du marché ne peuvent pas ignorer la dégradation des fondamentaux économiques: même en Allemagne (première économie de la zone euro, ndlr), les chiffres de la croissance s'affichent désormais en stagnation", confirmaient les experts de Commerzbank.
Le produit intérieur brut (PIB) allemand n'a ainsi augmenté que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier, un coup de frein plus brutal que prévu. La croissance économique de l'ensemble de la zone euro, elle, a ralenti à 0,2% au deuxième trimestre.
Une atonie d'autant plus inquiétante que "la demande de brut particulièrement faible aux Etats-Unis et le ralentissement de la consommation pétrolière en Chine (respectivement premier et deuxième pays consommateurs de brut dans le monde) restent des facteurs négatifs" pour le marché, notait Commerzbank.
cha
(AWP / 16.08.2011 12h46)