En hausse grâce à un bon indicateur américain et à un dollar affaibli
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 108,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 91 cents, à 86,63 dollars.
Après avoir hésité jusqu'à la mi-journée européenne, "les prix du pétrole ont sensiblement rebondi grâce à l'accès de faiblesse du dollar, mais aussi de la bonne tenue des places boursières", dont l'envolée reflétait un vif regain de confiance des investisseurs, notait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
La monnaie américaine perdait du terrain vendredi face à un euro revigoré, rendant ainsi plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les marchés ont par ailleurs reçu le soutien d'un indicateur américain meilleur qu'attendu: une nette progression des ventes de détail aux Etats-Unis en juillet (+0,5%), témoignant de la résistance de la consommation de la première puissance économique mondiale.
La chute de la confiance des consommateurs américains, dont a fait état peu après l'université du Michigan, n'a que peu entamé l'enthousiasme des opérateurs, qui offrait au marché du pétrole un certain répit au terme d'une semaine mouvementée.
"On a eu un marché extrêmement volatil cette semaine, et la nouvelle d'une croissance française stagnante vendredi matin n'a pas arrangé les choses", rappelait cependant Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB.
De fait, les inquiétudes sur la zone euro et la France en particulier, victime mercredi de rumeurs sur une possible dégradation de sa dette, restaient vives, et la prudence restait de mise parmi les investisseurs.
"Face aux fortes incertitudes planant sur les marchés financiers, il ne faut pas s'attendre à ce que les acheteurs reviennent en grand nombre sur le pétrole", ajoutait M. Schieldrop.
"Etant donné les perspectives économiques moroses des principaux pays consommateurs, il n'y a pas de raison d'être optimiste (pour les prix du pétrole)", renchérissaient les analystes de Commerzbank.
"La croissance aux Etats-Unis a déjà sérieusement ralenti, la France a enregistré une croissance nulle au deuxième trimestre, et les prêts ont été restreints davantage que prévu en Chine en juillet, ce qui va diminuer d'autant la consommation chinoise de brut", expliquaient-ils.
La récente chute des cours du pétrole, qui ont abandonné 12 dollars depuis le 1er août, "devrait alimenter les spéculations sur une possible réunion d'urgence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), une offre trop abondante pouvant conduire à faire baisser encore davantage les cours", concluait Commerzbank.
ds
(AWP / 12.08.2011 19h06)