Hésitation sur un marché prudent, malgré un fort rebond des Bourses
Vers 16H20 GMT (18H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 106,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 3 cents, à 82,86 dollars.
Les cours du baril perdaient du terrain, après avoir brièvement évolué en hausse à la faveur d'un net rebond des marchés boursiers.
Au terme d'une séance en dents de scie marquée par de violents soubresauts, les places boursières européennes ont toutes clôturé sur de fortes hausses au lendemain d'un mercredi noir, profitant notamment d'une baisse plus forte qu'attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.
"Les marchés du pétrole continuent d'être dominés par les turbulences des Bourses, elles-mêmes en proie à une volatilité extrême", résumait Myrto Sokou, analyste du courtier britannique Sucden.
Dans ce contexte, les prix du brut oscillaient autour de l'équilibre mais "restaient au final relativement stables, suivant à la trace les fluctuations des indices boursiers et incapables de se choisir une direction déterminée", renchérissait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Mercredi, les cours du pétrole avaient pourtant ignoré la déconfiture des Bourses pour bondir de plus de 4 dollars à Londres et de plus de 3,50 dollars à New York, après une diminution spectaculaire des stocks de brut aux Etats-Unis.
"Les échanges restent suspendus aux tensions macro-économique, avec une attention très réduite portée aux fondamentaux du marché pétrolier", avertissait cependant Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, notant que les craintes se focalisaient sur la zone euro et la France, après des rumeurs sur une possible dégradation de sa note.
La santé de l'économie aux Etats-Unis continuait par ailleurs de préoccuper les opérateurs.
"La promesse de taux d'intérêt très bas pendant deux ans, faite mardi par la Réserve fédérale américaine (Fed), a l'air encourageante... mais si la Fed pense que la reprise économique est à ce point en danger qu'il faille prendre un tel engagement, alors ça a l'air très mauvais", soulignait David Hufton, du courtier PVM Oil Associates.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a de son côté prévenu mercredi que si le PIB mondial devait progresser autour de 3% au lieu des 4% prévus pour 2011/2012, cela "diminuerait la demande mondiale de 300'000 barils par jour en 2011 et de 1,3 millions de barils par jour en 2012".
En revanche, la demande des marchés émergents devrait rester robuste. "La Chine, deuxième consommateur mondiale de pétrole, continue de se préparer à davantage d'interruptions de centrales électriques dans les mois qui viennent", ce qui laisse augurer une demande accrue de brut pour alimenter les générateurs, expliquait Myrto Sokou.
Pris dans la tourmente des marchés, les prix du pétrole avaient plongé violemment en début de semaine, le Brent tombant mardi à 98,74 dollars à Londres, son niveau le plus bas depuis le 8 février, tandis que le WTI descendait le même jour à 75,71 dollars, un plus bas depuis fin septembre 2010.
ds
(AWP / 11.08.2011 19h01)