Repli du brut dans un marché fébrile, au lendemain d'une forte hausse
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 106,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 20 cents, à 82,69 dollars.
Le marché reprenait son souffle après l'envolée des cours enregistrée mercredi: le Brent avait bondi de plus de 4 dollars tandis que le WTI avait fini en hausse de plus de 3,50 dollars, ignorant les forts replis des Bourses après une diminution spectaculaire des stocks de brut aux Etats-Unis.
Selon le rapport du département de l'Energie, ces derniers ont reculé de 5,2 millions de barils la semaine dernière: "c'est la plus forte chute hebdomadaire depuis décembre et, dans l'ensemble, l'amélioration progressives des chiffres de la demande est encourageante", soulignait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Mais le répit aura été de courte durée, "les échanges restant suspendus aux tensions macro-économique, avec une attention très réduite portée aux fondamentaux du marché pétrolier", avertissait-il, notant que les craintes se focalisaient sur la zone euro et la France en particulier.
"Les marchés pétroliers sont repartis légèrement à la baisse jeudi, préoccupés par l'aggravation de la dette souveraine en Europe (...) alors qu'une rumeur a circulé mercredi sur une possible dégradation de la note de la dette française", expliquait un analyste de Saxo Banque.
Les dénégations des trois grandes agences de notations, mercredi, n'ont pas suffi à rasséréner les investisseurs, et les Bourses européennes retombaient dans le rouge jeudi à la mi-journée.
La santé de l'économie américaine continuait par ailleurs de préoccuper les opérateurs, qui redoutent une baisse sensible de la demande de carburant aux Etats-Unis, relevait l'analyste de Saxo Banque.
"La promesse de taux d'intérêt très bas pendant 2 ans, faite mardi par la Réserve fédérale américaine (Fed), a l'air encourageante... mais si la Fed pense que la reprise économique est à ce point en danger qu'il faille prendre un tel engagement, alors ça a l'air très mauvais", confirmait David Hufton, du courtier PVM Oil Associates.
Pris dans la tourmente des marchés, les prix du pétrole avaient plongé violemment en début de semaine, le Brent tombant mardi à 98,74 dollars à Londres, son niveau le plus bas depuis le 8 février, tandis que le WTI descendait le même jour à 75,71 dollars, un plus bas depuis fin septembre 2010.
fah
(AWP / 11.08.2011 13h01)