A nouveau à la baisse, plombé par des inquiétudes sur la reprise
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 106,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à la clôture de jeudi, après être tombé à 104,30 dollars en cours d'échanges asiatiques, son niveau le plus faible depuis près de six semaines.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,93 dollar à 84,70 dollars, après avoir atteint 82,87 dollars, un plus bas depuis fin novembre.
"Les cours du pétrole s'inscrivaient déjà en baisse depuis quelques jours quand un vent de panique pure a balayé les marchés jeudi", commentaient les analystes de Commerzbank.
Les marchés financiers ont été victimes d'un "cocktail fatal à base de perspectives lugubres pour l'économie américaine, d'un regain d'inquiétudes sur la croissance chinoise, de problèmes de dette persistants en zone euro et de craintes sur la stabilité de la région, ainsi que d'un mouvement général d'aversion pour les investissements jugés à risque", expliquaient les analystes.
"Les matières premières sont considérées comme des valeurs concrètes mais leurs mouvements de marché s'apparentent à ceux des actifs les plus risqués, il n'est donc pas étonnant qu'elles aient été autant touchées", poursuivait Commerzbank.
Les inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique mondiale remettent ainsi en question les perspectives de la demande pétrolière, alors que dans le même temps l'offre d'or noir, notamment en provenance des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), s'étoffe.
"Il reste à savoir combien de temps la chute libre va durer, mais étant donné le rôle clef joué par le contexte économique, il y a peu de raisons d'être optimiste", prévenaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Les investisseurs digéraient ainsi prudemment l'annonce vendredi d'une hausse plus forte que prévu des créations d'emploi et un recul inattendu du taux de chômage en juillet.
"Si les craintes d'un retour imminent en récession sont quelque peu balayées par ce rapport, le point central reste que l'économie américaine peine toujours à se redresser, une situation qui devrait perdurer l'année prochaine", commentait Paul Dales, de Capital Economics.
Et une reprise économique américaine poussive implique une demande énergétique morose aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, de nature à peser durablement sur les cours.
ds
(AWP / 05.08.2011 18h21)