Le brut chute de près de 6% face aux craintes pour l'économie
New York - Les prix du pétrole ont chuté jeudi à New York, plombés par les craintes sur la santé de l'économie mondiale et donc pour la demande d'or noir, le baril clôturant à son plus faible niveau depuis le 18 février.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a terminé à 86,63 dollars, lâchant 5,30 dollars par rapport à la veille, ou 5,8%.
En cinq journées consécutives de repli, le baril du pétrole a chuté de près de 11 dollars. Il valait encore environ 100 dollars le 26 juillet.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a abandonné 5,98 dollars à 107,25 dollars.
"C'est basique", a souligné Adam Sieminski, de Deutsche Bank. "Les craintes de voir un retour de la récession avec le ralentissement économique aux Etats-Unis et la crise de la dette en Europe mettent les investisseurs sur les dents", en leur faisant craindre une demande en énergie réduite.
"Il est difficile de s'accrocher aux marchés du pétrole si l'on estime qu'il n'y a pas de croissance", a noté Rich Ilczyszyn, de MF Global.
Après des chiffres de croissance faibles aux Etats-Unis vendredi, sur l'activité manufacturière lundi et les dépenses de consommation mardi, le marché se concentrait sur l'emploi, avant la publication vendredi des chiffres officiels mensuels.
Jeudi, le relevé hebdomadaire du département du Travail a montré que les nouvelles inscriptions au chômage avaient très légèrement baissé pendant la dernière semaine de juillet, pour atteindre leur plus bas niveau depuis début avril.
"Le pessimisme est général pour les perspectives de croissance de l'emploi, combinées à tous les problèmes de dette en Europe et aux Etats-Unis, une croissance faible voire quasi nulle au Japon, et des signes d'un ralentissement de l'activité en Chine", a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
La nervosité des investisseurs s'est accélérée après des commentaires de la Banque centrale européenne, qui n'a pas su convaincre les marchés de sa capacité à contenir la crise de la dette en zone euro, alors que deux grandes économies, l'Italie et l'Espagne, sont sous forte pression.
Les marchés boursiers se sont enfoncés dans le rouge, les principaux indices perdant plus de 3% des deux côtés de l'Atlantique.
Le repli du marché pétrolier a atténué la réduction de la différence de prix entre le baril de "light sweet crude" et celui de Brent échangé à Londres.
Les chiffres du département de l'Energie publié mercredi ont montré que les stocks à Cushing, Oklahoma (sud), le principal terminal pétrolier américain dont l'engorgement pesait sur les cours du "light sweet crude", s'étaient désormais repliés sept fois au cours des 10 dernières semaines.
rp
(AWP / 05.08.2011 06h21)