Le cours chute lourdement, plombé par craintes sur la reprise économique
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 110,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,96 dollars par rapport à la clôture de mercredi, après être tombé à 109,50 dollars, son niveau le plus faible depuis cinq semaines.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 3,05 dollars à 88,88 dollars, après avoir atteint 88,71 dollars, un plus bas depuis près de six mois.
Les cours du pétrole plongeaient jeudi, "trébuchant, comme de nombreuses autres matières premières et les marchés d'actions, sur un renforcement de l'aversion pour les actifs jugés les plus risqués et des craintes de destruction de la demande" d'or noir au niveau mondial, commentait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
La principale source d'inquiétude pour les marchés demeure l'économie américaine dont la reprise montre de plus en plus de signes d'affaiblissement, ce qui implique que la demande énergétique du plus gros consommateur mondial d'or noir devrait rester terne dans les mois à venir.
Les chiffres des réserves hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE) ont d'ailleurs confirmé la faiblesse persistante de la demande aux Etats-Unis.
Les stocks de brut ont progressé de 1,0 million de barils lors de la semaine achevée le 29 juillet, et ceux d'essence ont bondi de 1,7 million de barils malgré la période estivale, habituellement marquée par de grands déplacements sur les routes américaines.
De plus, les investisseurs attendaient fébrilement la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, indicateur majeur pour jauger la santé de la reprise de la première économie mondiale.
Des commentaires prudents du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet sur les perspectives de l'économie de la zone euro ont également contribué à la dégringolade des cours de l'or noir.
Plus généralement, "les derniers indicateurs publiés remettent en question l'idée que le monde est entré dans une phase de croissance durable. D'ailleurs non seulement il y a peu de croissance, mais il pourrait même y avoir une deuxième récession qui risque d'être encore plus profonde" que celle provoquée par la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008, observait David Hufton, analyste chez PVM.
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(AWP / 04.08.2011 18h35)