Le brut creuse ses pertes, la reprise américaine inquiète
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 113,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,48 dollars par rapport à la clôture de mardi, après être tombé à 113,50 dollars, son niveau le plus faible depuis un mois.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,68 dollar à 92,11 dollars, après avoir atteint 91,75 dollars, un plus bas depuis cinq semaines.
Les inquiétudes sur la demande pétrolière des Etats-Unis, premier consommateur mondial, continuaient de peser lourdement sur les cours du brut, malgré l'adoption in extremis mardi par le Congrès américain d'un texte évitant au pays un défaut de paiement et prévoyant des réductions budgétaires.
Le président américain Barack Obama a ainsi apposé sa signature sur "le plus gros programme de réductions jamais connu par les Etats-Unis, mais son action n'a pas été accueillie par le sentiment de soulagement et le rebond du marché auquel il pouvait s'attendre", commentait David Hufton, analyste chez PVM.
En effet, l'accord sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis n'a pas permis de balayer les craintes de voir les agences de notation financière abaisser la note américaine.
De plus, les cours du brut souffraient d'inquiétudes sur un ralentissement généralisé de la reprise de la première économie mondiale, à la suite de la publication ces derniers jours d'indicateurs décevants sur la croissance du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, sur l'activité manufacturière, et sur la consommation des ménages.
Ces chiffres ont fait l'effet d'un "coup de massue sur les marchés", observait M. Hufton.
De plus, les inquiétudes sur la reprise américaine étaient alimentées mercredi par le net ralentissement de la progression de l'activité dans le secteur des services.
Les investisseurs retenaient également leur souffle avant la publication vendredi du rapport sur l'emploi et le chômage américains, indicateur majeur pour jauger la santé de l'économie du pays.
Et les inquiétudes sur la demande énergétique américaine étaient amplifiées par la hausse attendue des réserves officielles de pétrole lors de la semaine achevée le 29 juillet.
Selon des chiffres publiés par le département américain de l'Energie (DoE), les stocks de brut ont progressé comme attendu de 1,0 million de barils, ceux d'essence ont grimpé bien plus que prévu, de 1,7 million de barils contre les 100.000 barils estimés par les analystes.
Les réserves de produits distillés ont pour leur part gonflé moins que prévu, de 400'000 barils contre 1,7 million de barils prévus.
rp
(AWP / 03.08.2011 18h31)