Les cours cherchent une direction dans un marché inquiet sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 116,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 4 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait en revanche 71 cents à 94,18 dollars.
"Un défaut de paiement des Etats-Unis semble avoir été évité, mais c'est l'économie du pays qui pose désormais problème", commentaient les analystes de Commerzbank.
La Chambre des représentants américaine a adopté lundi vers 23H00 GMT, par 269 voix contre 161, le compromis scellé dimanche soir entre la Maison-Blanche et les chefs des deux partis du Congrès.
Le texte doit encore être approuvé par le Sénat mardi après-midi, juste avant la date limite fixée par le Trésor pour éviter une situation de défaut de paiement.
Mais si le marché s'attend à ce que le Sénat adopte le projet sans encombres, de nombreux observateurs craignent toujours que cet accord n'empêche pas un abaissement de la note AAA des Etats-Unis - la meilleure possible - par les agences de notation.
Et surtout, la reprise de la première économie mondiale montre de plus en plus de signes d'essoufflement, comme l'ont montré vendredi les chiffres de la croissance au cours du deuxième trimestre.
Lundi, la publication de chiffres montrant un net ralentissement de l'activité manufacturière en juillet a alimenté les craintes dans un marché particulièrement anxieux avant la diffusion vendredi du très important rapport officiel sur l'emploi et le chômage aux Etats-unis.
Des chiffres publiés mardi ont renforcé ces inquiétudes: les ménages américains ont consommé 0,2% de moins que le mois précédent, et les revenus (exprimés en dollars courants) ont augmenté de 0,1%, leur plus faible hausse depuis le début de l'année.
Les investisseurs guetteront mercredi les chiffres hebdomadaires des réserves de pétrole aux Etats-Unis, le premier consommateur mondial, publiés par le département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes sondés par l'agence Dow Jones Newswires, ce rapport devrait faire état d'une nouvelle forte hausse des stocks de brut lors de la semaine achevée le 29 juillet, de 1,1 million de barils, d'un recul des réserves d'essence de 100.000 barils, et d'une chute des stocks de produits distillées (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 1,7 million de barils.
Avec une activité manufacturière qui montre également des signes d'essoufflement au niveau mondial, et notamment en Chine, "il y a une brise de retour en récession dans l'air (...), de mauvais augure pour la demande en matières premières", notamment énergétiques, prévenait David Hufton, analyste chez PVM.
La faiblesse de la demande mondiale, couplée à une offre solide, devraient ainsi peser sur les prix du brut à cours terme, estimait l'analyste.
jq
(AWP / 02.08.2011 18h31)