Le brut sous 96 dollars à New York face à une croissance ralentie
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a terminé à 95,70 dollars, en repli de 1,74 dollar par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a en revanche perdu 62 cents à 116,74 dollars.
"Le marché continue d'être plombé par les inquiétudes autour de la dette américaine, puis les chiffres de la croissance (américaine) sortent et se révèlent inférieurs aux attentes. Les mauvaises nouvelles s'accumulent, les marchés sont sous pression", a observé Tom Bentz, de BNP Paribas.
L'annonce d'un ralentissement bien plus marqué que prévu de la croissance américaine au deuxième trimestre, de mauvaise augure pour la demande d'or noir du premier consommateur mondial, a plombé les cours du brut.
La croissance économique des Etats-Unis a très nettement ralenti en 2011, atteignant au deuxième trimestre 1,3% en rythme annuel selon une première estimation du gouvernement, là où les économistes tablaient sur 1,8%.
De plus, le gouvernement a fortement révisé le taux de croissance du premier trimestre, désormais estimé à 0,4% contre 1,9% en juin.
Le marché restait par ailleurs pénalisé par l'absence de percée dans les négociations autour du relèvement du plafond de la dette à quelques jours seulement de la date d'un possible défaut de paiement, estimée au 2 août par le Trésor.
La pression est montée d'un cran sur les responsables politiques avant le week-end.
Le président Barack Obama a exhorté le Congrès à sceller un compromis pour éviter un défaut de paiement aux Etats-Unis avant mardi, alors qu'aucune solution ne se dégageait.
Le baril a limité ses pertes en cours de journée, après être brièvement tombé sous 95 dollars, en même temps que le marché boursier.
Dans ce climat morose, les investisseurs gardaient un oeil sur l'évolution de la tempête tropicale Don, qui se dirige vers le Texas.
"Il semble toutefois qu'elle soit affaiblie, et que la région où elle doit toucher terre ne compte pas énormément d'infrastructures pétrolières", a indiqué Tom Bentz.
Le golfe du Mexique est la principale région pétrolière des Etats-Unis, d'où sort environ un quart de la production du pays.
Les analystes de Commerzbank rapportaient que l'arrivée de la tempête avait provoqué la suspension de 7% de la production américaine.
Mais le marché américain ne connaissait pas de problème d'offre, alors que les réserves restaient abondantes comme indiqué dans le dernier rapport hebdomadaire du département de l'Energie.
Le baril échangé à New York a plus souffert que celui du Brent échangé à Londres.
"Cela montre que le marché américain est quelque peu isolé et agit indépendamment", a souligné Jason Schenker, de Prestige Economics.
rp
(AWP / 01.08.2011 07h31)