Le prix creuse ses pertes, la reprise américaine inquiète les marchés
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 115,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,45 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,90 dollar à 95,54 dollars.
Les cours du baril ont accéléré leur repli à l'ouverture du marché new-yorkais, après le coup de semonce des chiffres de la croissance américaine.
La croissance économique des Etats-Unis a très nettement ralenti en 2011, atteignant au deuxième trimestre 1,3% en rythme annuel selon le gouvernement, là où les économistes tablaient sur 1,8%. En outre, la croissance du premier trimestre a été revue en très forte baisse, à 0,4%.
Ces chiffres alimentaient les inquiétudes des investisseurs sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut dans le monde, et avivaient les craintes sur les perspectives de l'endettement américain, alors que l'impasse politique persistait à Washington.
"La principale préoccupation du marché reste la résolution des négociations sur le relèvement du plafond de la dette américaine", expliquait Brenda Sullivan, analyste du courtier Sucden.
Faute d'un accord avant le 2 août entre élus républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette du pays, les Etats-Unis pourraient se trouver en situation de défaut de paiement, et voir la note de leur dette dégradée, un scénario propre à ébranler les marchés financiers.
La fébrilité du marché était également alimentée par les craintes persistantes d'une contagion de la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro, ravivées après l'avertissement vendredi de l'agence de notation Moody's sur l'Espagne.
Dans ce contexte, le marché ne profitait pas de l'avancée de la tempête tropicale Don dans le golfe du Mexique, qui se rapprochait vendredi des côtes du Texas, et menaçait les installations pétrolières de la région.
"La production pétrolière américaine dans le golfe du Mexique a été réduite de 7% à l'approche de la tempête tropicale", rapportait la cabinet viennois JBC Energy, notant par ailleurs que les services météorologiques américains prévoit cette année "une saison des ouragans plus intense que d'habitude".
La situation restait cependant surveillée par les opérateurs, le Texas étant le principal Etat producteur des Etats-Unis. Le Texas abrite plus d'un quart des capacités de raffinage du pays.
"Mais, à condition que la production ne soit pas affectée pour une durée significative, les prix du pétrole devraient rester sous pression. Car après tout, il n'y a pas de pénurie de brut aux Etats-Unis, comme en témoignent les chiffres des stocks américains publiés cette semaine", relativisaient les analystes de Commerzbank.
En effet, les réserves de brut aux Etats-Unis ont enregistré une hausse surprise de 2,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 22 juillet, selon le Département américain de l'Energie (DoE).
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(AWP / 29.07.2011 18h29)