Le pétrole en petite hausse sur un marché prudent et volatil
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 98,51 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Il était monté jusqu'à 98,67 dollars vers 16H40 GMT, non loin du sommet de 98,85 dollars enregistré la veille, qui représentait son plus haut niveau depuis octobre 2008.
De son côté, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 33 cents à 92,19 dollars.
"L'euro est le facteur qui pousse le marché, et ce malgré la remise en service partielle de l'oléoduc en Alaska dont l'interruption était à l'origine de la hausse des derniers jours", a souligné Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Dopée par le succès d'émissions obligataires espagnole et italienne, la monnaie unique européenne s'affichait en nette hausse face au dollar, un affaiblissement du billet vert propre à rendre plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs détenant d'autres devises.
Les cours du baril évoluaient cependant sur un marché nerveux, où ils se sont sensiblement repliés après l'ouverture de la place new-yorkaise, signe que l'élan haussier des dernières séances, qui a vu les prix bondir de plus de 4 dollars depuis lundi, commençait à s'essouffler.
Des indicateurs publiés aux Etats-Unis ont contribué à refroidir l'entrain des opérateurs: les nouvelles inscriptions au chômage ont commencé l'année en remontant à leur plus haut niveau depuis un peu plus d'un trimestre, tandis que l'augmentation des prix à la production s'est accélérée en décembre.
"Cela devrait abaisser les attentes sur la demande, tandis que les chiffres de l'inflation pourraient signifier des mesures de soutien à l'économie moins importantes", a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.
Par ailleurs, la situation de l'oléoduc Trans Alaska ne semblait plus aussi critique. Fermé depuis samedi, il a été remis provisoirement en service mardi soir pour éviter le gel du pétrole qu'il contient, avec un débit toutefois réduit de moitié par rapport à la normale.
Cet oléoduc majeur, qui transporte un dixième de la production américaine, achemine du brut de l'Arctique au sud de l'Alaska et approvisionne la côte ouest des Etats-Unis.
L'écart entre le prix du WTI et celui du baril de Brent échangé à Londres restait important, après avoir enregistré mercredi son plus haut niveau depuis octobre 2008. Le seuil des 100 dollars est désormais en ligne de mire et cette seule perspective pourrait pousser les prix vers le haut, selon M. Kryuchenkov.
Alors que le nord-est des Etats-Unis essuie depuis deux jours une nouvelle forte tempête de neige, les températures glaciales dans la région "dopent la demande de fioul de chauffage et représente aussi un soutien pour le pétrole", ajoutait de son côté Rebecca Seabury, analyste chez le britannique Inenco.
Tout en faisant montre de prudence: "100 dollars est un niveau qui risque d'être difficile à tenir", a-t-elle averti, rappelant que "la reprise économique (mondiale) est encore fragile".
(©AFP / 13 janvier 2011 18h20)