Le brut recule dans un marché agité par les dettes aux USA et en Europe
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 117,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 26 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 52 cents à 96,92 dollars.
Les cours du baril continuaient de pâtir de la fébrilité du marché, alors que "les problèmes de la dette des deux côté de l'Atlantique continuent de focaliser l'attention des opérateurs", expliquait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Aux Etats-Unis, un recul des inscriptions hebdomadaires au chômage la semaine dernière et une hausse des promesses de vente de logements en juin, deux indicateurs positifs publiés jeudi, "n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs, qui restent suspendus aux discussions sur la dette" au Congrès, notait Mme Varga.
Faute d'un accord avant le 2 août entre élus républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette du pays, les Etats-Unis pourraient se trouver en situation de défaut de paiement. Jeudi, la Chambre des représentants américaine a reporté un vote par ailleurs voué à l'échec au Sénat.
En Europe, l'agence de notation Moody's a annoncé vendredi qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette souveraine de l'Espagne, une annonce qui a ravivé les craintes d'une contagion de la crise de la dette aux Etats fragiles de la zone euro.
Sous pression, l'euro perdait du terrain face au dollar, et ce renchérissement du billet vert, qui rendait encore moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises, contribuait à tirer les prix du baril vers le bas.
Dans ce contexte, le marché ne profitait pas de l'avancée de la tempête tropicale Don dans le golfe du Mexique, qui se rapprochait vendredi des côtes du Texas, et menaçait les installations pétrolières de la région.
"La production pétrolière américaine dans le golfe du Mexique a été réduite de 7% à l'approche de la tempête tropicale", rapportait la cabinet viennois JBC Energy, notant par ailleurs que les services météorologiques américains prévoit cette année "une saison des ouragans plus intense que d'habitude".
La situation restait cependant surveillée par les opérateurs, le Texas étant le principal Etat producteur des Etats-Unis. Le Texas abrite plus d'un quart des capacités de raffinage du pays.
"Mais, à condition que la production ne soit pas affectée pour une durée significative, les prix du pétrole devraient rester sous pression. Car après tout, il n'y a pas de pénurie de brut aux Etats-Unis, comme en témoignent les chiffres des stocks américains publiés cette semaine", relativisaient les analystes de Commerzbank.
En effet, les réserves de brut aux Etats-Unis ont enregistré une hausse surprise de 2,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 22 juillet, selon le Département américain de l'Energie (DoE).
cha
(AWP / 29.07.2011 12h31)