Le brut tente de se ressaisir sur un marché très volatil
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 118,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 80 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 18 cents à 97,58 dollars.
Les cours du baril continuaient d'hésiter, oscillant autour de l'équilibre sur un marché sans volume mais où plusieurs indicateurs américains meilleurs que prévu leur ont permis de rebondir et d'effacer leurs pertes peu après l'ouverture des échanges aux Etats-Unis.
Ainsi, les nouvelles demandes d'allocation chômage sont tombées à la mi-juillet à leur plus bas niveau depuis avril, et les promesses de vente de logements ont enregistré en juin une progression inattendue.
Deux signes rassurants pour des opérateurs inquiets depuis plusieurs semaines des signes de ralentissement de la reprise économique du premier pays consommateur de brut dans le monde.
L'enlisement des discussions au Congrès américain sur le relèvement du plafond de la dette américaine pesait cependant toujours sur les échanges et entretenait la prudence des opérateurs.
"A mesure que se rapproche la date-butoir pour le relèvement du plafond de la dette américaine, les investisseurs s'éloignent de certains actifs jugés risqués", remarquait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
Les élus républicains et démocrates doivent parvenir à un compromis avant le 2 août faute de quoi les Etats-Unis risqueraient de se trouver en défaut de paiement. L'impasse politique actuelle laisse également planer la menace d'une dégradation de la note des Etats-Unis, un scénario redouté des opérateurs.
"Et il ne faut pas compter sur l'Europe pour offrir un tableau plus encourageant", ajoutait M. Jakob.
Les inquiétudes sur une contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro restaient en effet vives après une dégradation de la note de la Grèce par l'agence de notation financière Standard & Poor's.
Les prix du baril avaient par ailleurs souffert mercredi des chiffres hebdomadaires décevants du Département américain de l'Energie (DoE), ayant fait état d'une forte hausse des réserves de brut des Etats-Unis pour la huitième semaine consécutive, lors de la semaine achevée le 22 juillet.
Plus dépendant du marché américain, le WTI coté à New York est "davantage affecté par ces chiffres", comme par les incertitudes sur la dette américaine - ce qui contribue à creuser l'écart avec le Brent londonien, commentaient les analystes de Commerzbank.
La différence entre les deux prix de référence dépassait 20 dollars jeudi, non loin du record enregistré en juin.
Le marché du pétrole était par ailleurs soutenu par l'apparition de la tempête tropicale Don dans le Golfe du Mexique.
Selon les services météorologiques américains, Don a plus de 50% de risque de se transformer en cyclone dans les prochaines 48 heures, et fond actuellement sur le Texas, dont elle pourrait perturber la production pétrolière, alors que cet Etat abrite un quart des capacités de raffinage du pays.
rp
(AWP / 28.07.2011 18h39)