Le brut en légère hausse, dans un marché nerveux suspendu aux Etats-Unis
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 118,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 25 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 6 cents à 99,26 dollars.
Les cours du baril étaient tiraillés entre le net affaiblissement du dollar et la fébrilité persistante des investisseurs face à l'enlisement des discussions au Congrès américain sur le relèvement du plafond d'endettement des Etats-Unis, premier consommateur de brut dans le monde.
Faute d'un compromis avant le 2 août, le Trésor américain risque le défaut de paiement. Dans un discours depuis la Maison-Blanche, le président Barack Obama a estimé lundi soir que l'attitude des élus républicains avait conduit à une impasse "dangereuse".
"Le discours présidentiel a mis en lumière le manque de flexibilité dans les négociations bipartisanes et de l'absence de compromis, ce qui a fait chuter lourdement le dollar, et la faiblesse du dollar a permis aux cours du pétrole de remonter", expliquait Peter Bassett, analyste chez Westhouse Securities.
Une dépréciation du billet vert, notamment face à l'euro, rend plus attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises, et contribue à soutenir les prix du brut.
L'annonce d'un redressement de la confiance des consommateurs américains en juillet après deux mois consécutifs de baisse, selon un indice publié mardi par l'institut privé Conference Board, constituait également un signe positif pour un marché inquiet des récents signes d'un ralentissement de l'économie aux Etats-Unis.
Mais "les cours du pétrole évoluent dans une fourchette de prix étroite", avertissait M. Bassett.
"Les récents mouvements des marchés ne signifient pas grand chose, étant donné l'atonie des volumes d'échanges", soulignaient de leur côté les experts de Commerzbank.
Selon eux, des tensions sur le front de l'offre pourraient par ailleurs contribuer à court terme à soutenir le marché.
"La saison des cyclones dans l'Atlantique (qui chaque été perturbe la production pétrolière dans le Golfe du Mexique, NDLR) n'a pas encore eu d'impact pour le moment, mais on s'attend désormais à ce qu'elle dure plus longtemps que d'habitude et avec des ouragans plus fréquents", rapportaient les analystes de Commerzbank.
En outre, "le marché s'inquiète d'une éventuelle interruption des approvisionnements de brut du Soudan du Sud", dont l'acheminement pourrait pâtir de la récente partition avec le nord, où passent les oléoducs permettant leur exportation, poursuivait Commerzbank.
Un émissaire américain s'est envolé lundi pour le Soudan et le Soudan du Sud afin d'exhorter les deux pays à résoudre leurs différends et à mettre fin aux violences dans la région frontalière contestée du Kordofan du Sud, a annoncé mardi la diplomatie américaine.
Avec une offre de quelque 500'000 barils par jour, le Soudan du Sud est un fournisseur important pour les marchés asiatiques.
rp
(AWP / 26.07.2011 18h31)