Le brut hésite autour de l'équilibre, le marché guette les Etats-Unis
Vers 10h20 GMT (12h20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 117,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 7 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 14 cents à 99,34 dollars.
"Les cours du pétrole évoluent dans une fourchette de prix étroite. Lundi, ils se sont repliés faute d'accord dans les négociations sur la dette aux Etats-Unis", une question qui continue de concentrer l'attention du marché, expliquait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Les démocrates et républicains ont jusqu'au 2 août pour parvenir à un accord sur le relèvement du plafond de la dette du pays, faute de quoi les Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, risqueraient de se retrouver en défaut de paiement.
Dans un discours à la Nation en direct depuis la Maison Blanche, le président Barack Obama a estimé lundi soir que l'attitude des républicains avait conduit à une impasse "dangereuse".
"Le discours présidentiel a mis en lumière manque de flexibilité dans les négociations bipartisanes et de l'absence de compromis, ce qui a fait chuter lourdement le dollar, et la faiblesse du dollar a permis aux cours du pétrole de remonter ce matin", relevait M. Bassett.
Une dépréciation du billet vert, notamment face à l'euro, rend plus attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises, et contribue à soutenir les prix du brut.
Cependant, "si les cours du baril ont engrangé quelques gains passagers ce matin, grâce au dollar et à une meilleure tenue des marchés boursiers, les récents mouvements des marchés pétroliers ne signifient pas grand chose, étant donné l'atonie des volumes d'échanges", tempéraient les experts de Commerzbank.
Des tensions sur l'offre pourraient par ailleurs contribuer à court terme à soutenir le marché.
"La saison des cyclones dans l'Atlantique (qui chaque année perturbe la production pétrolière dans le Golfe du Mexique, ndlr) n'a pas encore eu d'impact pour le moment, mais on s'attend désormais à ce qu'elle dure plus longtemps que d'habitude et avec des ouragans plus fréquents", rapportaient les analystes de Commerzbank.
En outre, "le marché s'inquiète d'une éventuelle interruption des approvisionnements de brut du Soudan du Sud", dont l'acheminement pourrait pâtir de la récente partition avec le Nord, où passent les oléoducs permettant leur exportation, poursuivait Commerzbank.
Un émissaire américain s'est envolé lundi pour le Soudan et le Soudan du Sud afin d'exhorter les deux pays à résoudre leurs différends et à mettre fin aux violences dans la région frontalière contestée du Kordofan du Sud, a annoncé mardi la diplomatie américaine.
Avec une offre de quelque 500'000 barils par jour, le Soudan du Sud est un fournisseur important pour les marchés asiatiques.
cha
(AWP / 26.07.2011 12h51)