Le brut poursuit son recul, dans un marché où pèse la dette américaine
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 117,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 70 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 78 cents à 99,09 dollars.
Les cours du baril continuaient de pâtir de la nervosité des marchés financiers face à l'échec aux Etats-Unis des discussions entre élus démocrates et républicains sur le relèvement de la dette du pays, qui minait l'engouement des opérateurs pour les actifs jugés risqués, dont le pétrole.
"Les pourparlers se poursuivent, comme dans un opéra (...) mais les différents partis ne chantent pas la même chanson. Dollar et pétrole souffrent tous deux de l'absence d'accord à ce stade", commentait Peter Beutel, expert de la société américaine Cameron Hanover.
Les négociations se poursuivaient en coulisses lundi après un nouvel échec dimanche, l'aile droite des républicains repoussant vigoureusement toute possibilité d'une hausse d'impôts. Un compromis doit être trouvé avant le 2 août, faute de quoi les Etats-Unis risqueraient un défaut de paiement.
"Ca va être le feuilleton de la semaine: à chaque rumeur sur un accord imminent ou une amélioration des discussions, il faut s'attendre à voir les prix remonter", faisait valoir M. Beutel.
"Le jusqu'au-boutisme (des élus) n'a pas encore débouché sur un accord, mais ils y parviendront. Mais l'échec des négociations durant le week-end laisse présager un accord au rabais, sans véritable plan pour réduire la dette", relevait pour sa part David Hufton, analyste du courtier PVM.
Or, la situation à Washington est scrutée de près par les agences de notation qui ont menacé de réviser à la baisse leur évaluation de la dette américaine faute de mesures substantielles pour alléger le budget fédéral.
Après avoir évolué ces dernières semaines au rythme des convulsions de la crise des dettes souveraines en zone euro, "il semblerait que les marchés tanguent d'une crise vers une autre", poursuivait M. Hufton, notant que la zone euro n'était pas encore sortie d'affaire.
Le plan de sauvetage adopté jeudi par les dirigeants européens "sera-t-il suffisant' Si la croissance économique ne redémarre pas, le problème resurgira avec une gravité accrue", estimait-il.
rp
(AWP / 25.07.2011 18h41)